-Il
y’a un autre point commun entre antifascistes et anti-islam et c’est leur méfiance envers l’état de droit,
voir leur rejet des droits individuels.
Les deux catégories partent du postulat
que les constitutions et les institutions politiques libérales ne sont pas une
protection suffisante face au processus de fascisation ou d’islamisation. Bien
au contraire, elles facilitent le processus. Les antifascistes s’appuient, pour
étayer leurs arguments, sur le propos de Carl Schmitt qui se réjouissait du
fait que les sociétés libérales, en raison de leur amour de la liberté, permettaient
aux nazis de les soumettre de l’intérieur et ainsi tourner les vertus du
libéralisme contre lui-même. C’est presque mot pour mot le mantra des
anti-islam qui s’appuient eux sur le propos de Zarqaoui « Avec vos
lois démocratiques nous vous coloniserons. Avec nos lois
coraniques nous vous dominerons ».
Anti-islam et antifascistes sont
issus de cultures politiques différentes, donc ils ne vont pas s’opposer à l’état
de droit de la même façon mais les raisons pour lesquelles ils s’y opposent
sont les mêmes. Dans les deux cas, les personnes les plus libérales sur le plan
du droit sont vues par ces deux catégories soit comme des idiots utiles, soit
comme des complices dissimulés du processus qu’ils combattent, dans les deux
cas, il leur est impossible de comprendre qu’on puisse accorder des libertés à
ceux qu’ils considèrent comme des ennemis jurés de la liberté, pour eux c’est
une contradiction gargantuesque qui n’a strictement aucun sens. J’ai aussi
remarqué que ces deux catégories préfèrent largement se retrouver face à leurs
ennemis jurés plutôt que face à des défenseurs des droits individuels, cette
position les irrite au plus haut point et très souvent, pour couper court, ils passent
à l’anathème et accusent leur interlocuteur d’être, suivant le cas un crypto-fasciste ou un crypto-islamiste.