@Mahler
Je ne suis
pas totalement d’accord avec Orwell et je n’ai pas sa radicalité, cela dit,
s’il y’a bien quelqu’un à qui on ne peut pas reprocher de ne pas vouloir
discuter avec des gens avec des idées totalement opposées, souvent seul contre
tous, c’est bien moi et je fais pourtant le meme constat sur les discussions
inutiles, surtout si les interlocuteurs utilisent toutes les ruses rhétoriques
possibles et imaginables pour gagner, là où un constat de divergence de
perspective me suffit. Je ne vais pas m’attarder ici en décrivant ces ruses
mais on retrouve toute la panoplie décrite par Schopenhauer. Et ça va plus loin
que ça, certains deviennent franchement agressif ( je pense à un intervenant
qui a quitté le site ) pendant que les autres légitiment et justifient cette
agressivité. Est-ce que la discussion a un quelconque intérêt dans ces
conditions ? On peut jouer le jeu et j’ai l’ai fait pendant longtemps, le
résultat est qu’on tourne en rond sur des centaines de commentaires pour
finalement m’en faire le reproche . Je peux comprendre que
d’autres personnes n’aient pas envie de perdre leur temps avec tout ça.
Par
ailleurs, là on parle de ces étudiants mais si Houria Boutedja allait militer à
l’institut fondée par Marion Maréchal, la réaction des étudiants ne serait pas
différente, on lui expliquerait de façon très agressive qu’elle pas qu’elle n’y
a pas sa place (c’est évident quand on va sur les réseaux sociaux tenus par les
pseudo-identitaires ou les identitaires pour ceux que ce mot gêne, peu
m’importe, il suffit de ne pas partager l’idéologie commune pour recevoir des
réactions très agressives et pour se faire virer). Et la plupart des gens qui
se plaignent de l’attitude des étudiants de Nanterre sur cette vidéo ne
trouveraient rien à y redire, simplement parce qu’ils ne sont pas dans la
défense de principes généraux qui s’appliqueraient à tous mais qu’ils défendent
leur camp et qu’ils considèrent que tous les coups sont permis contre
l’adversaire. La vision d’Orwell n’est pas fausse, chacun défend son camp, sauf
que lui, il l’assume ouvertement, ce qui est plaisant.
Vous dites
que vous n’êtes pas dans une optique de guerre et pourtant, la rhétorique de
l’invasion est une rhétorique guerrière qui fait des migrants des ennemis au
même titre qu’une armée d’invasion ( et ça justifie pour vous le fait de leur
tirer dessus ) et qui fait des habitants de notre pays d’origine extra
européennes une armée d’occupation. Mon propos n’est pas ici de défendre
l’idée que c’est mal, je ne vous pointe pas du doigt, vous n’êtes d’ailleurs
pas le seul à utiliser cette rhétorique, d’autres le font ( une personne sur le
fil a même proposé sur cette base de foutre les musulmans dans des camps de
concentration), je dis simplement que je ne comprends pas comment vous pouvez
dire ne pas être dans une optique de guerre alors que la dernière fois qu’on a
discuté, toute votre argumentation consistait à affirmer qu’on lest. Parce qu’
il me semble que vous et Orwell avez la même perception d’être en guerre mais
que vos systèmes de valeurs et d’idées vous placent dans des camps radicalement
hostiles.
La dernière
fois je disais que je trouvais détestable l’attitude de ces militants d’Aube
dorée qui hurlaient des injures sur les déplacés parmi lesquels on trouvait des
bébés et vous m’avez répondu en gros que la politique ce n’est pas la morale.
Et là maintenant, vous jugez que l’extrême gauche est détestable parce qu’elle
a une attitude intolérante envers leurs ennemis politiques ? Soit vous
évacuez tout contenu moral à votre vision de la politique ( ce que je crois
impossible mais passons) et dans ce cas vous ne pouvez pas faire la leçon à
cette extrême gauche sur son intolérance en vertu de ce principe, soit vous introduisez au
contraire un contenu moral à la politique et dans ce cas, vous acceptez que
d’autres en fassent de même. Parce que là, on ne peut pas faire le reproche de
la bonne morale à Orwell, il fait partie d’un camp et il définit ses ennemis,
les conséquences qu’il en tire sont froides et pragmatiques, ce n’est pas chez
lui une question d’amitié ou d’amour mais d’intérêts politiques du camp qu’il
défend et de rapport de force.