@guepe
Oui, jusque-là, malgré les branlées
prises par les soldats turcs et leurs pions syriens, on pouvait spéculer à l’infini
sur les rapports de force militaire entre la Turquie et la Russie mais là c’est
clair, l’attitude d’Erdogan qui fait tout pour obtenir de l’aide occidentale et
les résultats de négociations que ce rapport de force est incontestablement
favorable à la Russie.
Concernant la population turque, elle
est de plus en plus divisée vis-à-vis de cette guerre, la classe dirigeante aussi
d’ailleurs comme le montre la
bagarre au parlement turc. Erdogan et ses collaborateurs vont péniblement essayer
de faire croire aux turcs que les négociations étaient favorables à la Turquie puisqu’ils
ont réussi à obtenir un cessez le feu.
Concernant les rebelles, ils vont bien évidemment
maudire Erdogan mais ce dernier n’en a cure, ils ont perdu le soutien des
pétromonarchies du golfe et des puissances occidentales, ils n’ont plus que la
Turquie sur laquelle se reposer et cette dernière abuse à fond de sa position
de force en les manipulant comme des pions dans son jeu d’influence sur la politique syrienne et en leur ordonnant comme des chiens d’aller combattre au
Rojava pour sécuriser la frontière turque ou d’aller combattre jusqu’en Libye.
Les rebelles ne sont plus rien, ce ne sont plus que les toutous d’Erdogan.
Finalement, les seuls mecs encore solides dans le lot, ce sont les djihado-alqaidistes d’HTC, ces gens-là
n’attendent rien de personne, ils acceptent l’aide d’Erdogan quand il faut mais
lorsque la Turquie va à l’encontre de leurs intérêts, ils la combattent, ils se
reposent principalement sur leur base sociale, et lorsqu’ils sont subjugué par
la force de leurs ennemis, ils sont prêts à mourir vaillamment au combat. Du
point de vue des opposants du régime, ce sont les seuls mecs crédibles qu’il
reste. Selon les accords, la Turquie doit les désarmer, on verra bien si elle
va le faire mais si elle essaie, les djihadises n’hésiteront pas un seul instant à faire la
guerre aux soldats turcs et là, les Russes se frotteront les mains, c’est un
peu ça le piège tendu par Poutine.