Confinement au Bates motel. Rapport de situation. Episode 9.
J’ai craqué ! pardon à l’infirmière de l’article, pardon au correspondant de guerre Blueman, mais elle m’a poussé à bout...je parle bien évidemment de ma mégère de mère...
"Vaurien incapable dépravé etc...." abominable symphonie ininterrompue qui, ajoutée à la tension inhérente à l’état de guerre, a scié mes nerfs...
J’ai pris ma bagnole. Contrôle de police à l’entrée de la ville.
— Vous vous moquez du monde ?? il n’y a aucune case cochée sur votre attestation de circulation dérogatoire.. !
— L’objet de mon déplacement est bien plus essentiel que vos cases...je vais chercher un produit pour buter ma mère...pour l’achever, précisément...je suis à bout...
— Ah ! vous m’avez fait peur...je craignais d’avoir affaire à un délinquant en balade sans motif valable...allez-y, circulez.
Plus loin avec la pharmacienne :
— Il me faut un flacon d’arsenic...la formule la plus concentrée qui existe...c’est pour ma mère, c’est une coriace...
— Euh...vous avez une ordonnance ?
— Non, mais j’ai sa photo...regardez...
— Ah oui quand même...mais je ne peux endosser cette responsabilité...je vous conseille de la laisser mourir de faim...aucun aliment pendant sept jours...elle n’est plus autonome ni valide.. ?
— Ah ben ça, si vous saviez...vous ne connaîtriez pas un agriculteur sympa avec un bidon de Round’up en trop.. ?
— Non.
— Salope ! je vais porter plainte contre vous pour atteinte au moral des troupes.
Encore une triste illustration de la déliquescence de notre société...et après on s’étonne de perdre des guerres...