De ma
perspective, ces « puissances de réaction », comme Aurélien Barrau
les qualifie, ne chercheront même pas à revenir au monde d’avant, elles
chercheront au contraire à profiter de cette crise pour créer un monde nouveau
dans lequel leur domination se sera accrue considérablement, ce qui est le
principe même de la stratégie du choc : utiliser les crises à grande
échelle pour mettre en place des politiques qui approfondissent les inégalités,
enrichissent les oligarchies et affaiblissent les autres. On voit déjà de
nombreuses déclarations des classes dirigeantes sur ce qu’il conviendra de
faire qui vont dans ce sens (un petit exemple parmi d’autres : le Medef
qui explique qu’il faudra discuter du temps de travail, des jours fériés et des
congés payés).
Je ne suis
pas entrain de dire que ces « puissances de réactions » vont gagner,
je n’en sais rien, tout dépendra du rapport de force qu’il leur sera imposé.
Parce que c’est ça la clé : à une volonté d’empire doit s’opposer une volonté
de résistance, il ne faut pas s’attendre à ce que ces gens-là renoncent
spontanément à satisfaire leurs désirs, il va falloir les contraindre. Et pour gagner
ce bras de fer, la critique ne suffit pas, il faut proposer des alternatives
crédibles et utiliser les meilleures stratégies de communication existantes pour
que la grande masse y adhère et soit entrainée dans un élan commun dans le
combat pour la construction de ces projets. Sans cela,
on risque de voir naitre un monde qui horrifiera les personnes qui adhèrent à l’idéal politique de liberté, d’égalité et de fraternité.