@Jean Robin contre Fantômette
Ce film n’a strictement rien à voir avec la réalité historique et n’est en rien "sympathique" avec les Indiens ou alors dans le mauvais sens — paternaliste — du terme. Il met en scène un "bon blanc" qui fraternise avec les Indiens contre les "méchants blancs" en baisant au passage la fille du chef (si mes souvenirs sont bons). On peut se demander si l’inverse (un indien baisant la fille d’un politicien blanc) aurait été aussi bien accepté par les spectateurs.
Car les Américains se sont évidemment tous identifiés à Kevin Costner et pas aux méchants blancs d’ailleurs assez peu aperçus dans le film. L’idée défendue par le scénario est que le mauvais traitement réservé aux natifs était lié à des dérives individuelles de "salauds" et non à un système clairement colonialiste. C’est là qu’une fiction peut devenir manipulatrice et mensongère en permettant au spectateur de s’identifier à un héros positif.
Des représentants des tribus indiennes se sont insurgés à l’époque contre
cette représentation "romantique" et subtilement révisionniste du colonialisme yankee. Leur protestation s’est perdue dans le concert de louanges vantant "l’humanisme" du film.
Hollywood a réitéré dans The Revenant où cette fois les méchants blancs agressifs et violeurs étaient les trappeurs français (vieux cliché des colons anglais sur les français ensauvagés au contact des Indiens)
Pas touche au mythe de la frontière et de la destinée manifeste...