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beo111 beo111 3 mai 2020 11:40

Qui aime bien châtie bien, et je dois avouer que j’ai bien apprécié cet entretien.

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Comme nous y invite Jean-Pascal SCHAEFER, tournons notre regard vers la Chine multimillénaire.

Il est vrai que l’occidental à du mal à comprendre la Chine. Il y a déjà 3500 ans, y fleurissait une civilisation luxuriante, alors que l’Européen n’était guère plus avancé que le troglodyte. Alors pourquoi, au seuil du XXème siècle, la Chine multimillénaire avait-elle l’air comme toute endormie ?

C’est parce que les chinois avaient mal interprété le Nirvana, au cours des siècles précédents. Ils le voyaient comme comme un état de béatitude profonde. État qui s’atteint en commençant par arrêter de penser, en se regardant penser, tel un observateur las d’exercer son observation.

Cette technique, rigoureuse, exigeante, permet certes à l’Esprit de s’élever dans l’univers des pensées, et à approcher le réel, y cueillir les fruits de la spiritualité profonde.

Le problème, vous le comprenez bien, c’est que ça ne fait pas progresser la civilisation. Alors qu’en occident, on a pensé, pensé, pensé, le rationalisme a déployé ses serres acérées.

Une fois bien comprises les raisons de cette cristallisation des pensées chinoises pendant de longs siècles, il ne nous reste plus qu’à observer, qu’une fois la Chine réveillée, ce n’est pas un vulgaire couillonavirus qui va arrêter sa marche vers le progrès.

D’autant plus que les idéogrammes chinois matérialisent une jonction plus directe entre le concept et la pensée, ce qui accélère évidemment la course de l’Esprit chinois dans l’aventure intellectuelle.

*

D’un point de vue juridique, la Chine est très différente de l’occident. Ici, nous avons le concept d’État de droit. Là bas depuis peu, c’est le socialisme à la chinoise.

Nous ne nous étendrons pas ici sur les limites et sur les multiples exceptions dont souffre l’État de droit, notamment en France. Nous ferons juste remarquer que d’un point de vue idéologique, ou même logique tout court, il ne permet pas d’exercer une politique sociale.

C’est ce que l’on voit notamment dans le reportage publié jadis sur la chaîne Arte, et relayé ici même sur l’agora bleue par l’intervenant MaQiavel. Il porte sur la possible extinction d’une espèce animale des plus étrange : le milliardaire chinois qui veut rester milliardaire.

Ces milliardaires chinois se croient à Manhattan. Ils croient qu’il suffit de payer de bons avocats, comme le raconte Pascal BOREL, pour ne verser que la dîme strictement nécessaire et prévue dans les textes, et dans leur jurisprudence, bien entendu.

Nonnonnon les lapins, c’est que pas comme ça que ça se passe. En Chine il y a le parti communiste chinois qui exerce le socialisme à la chinoise. Et le socialisme, c’est chacun selon ses moyens donne à chacun selon ses besoins.

*

Alors que dire du concept de corruption. Oui, arrêtons-nous un peu sur le concept de corruption. En particulier sur la corruption qui s’exerce sur les représentants politiques désignés lors d’élections de masse.

Elle connaît trois temps. Elle connaît un avant élection, elle connaît un pendant l’élection, et elle connaît un après l’élection, bref pendant le mandat électif.

Avant l’élection, et il serait peut-être temps de s’en rendre compte, les candidats éligibles sont cooptés, ils ont été repérés par des milieux pas très clairs, qui s’intéressent à leur profil. Tout simplement.

Pendant l’élection de masse, ces candidats pré-sélectionnés vont profiter du concours des médias de masse, qui appartiennent presque toujours à des milliardaires.

Et après l’élection tout est plus simple encore.

Nous insistons sur ce concept de corruption des élus aux scrutins de masse, car il est devenu la pierre angulaire des pays à forte tradition politique, tels la France.

Et cette corruption parlementaire sert de tremplin si j’ose dire aux corruptions futures, très facilitées dans les instances multinationales. Les "simplifications" du traité de Lisbonne en sont un exemple éloquent.

*

Car entendons nous bien. La France ne peut être une démocratie, puisque les citoyens y sont désarmés. Ils n’ont donc pas les moyens armés de faire respecter les décisions ou les lois dont ils seraient les instigateurs ou les responsables.

On le voit dans la catastrophe du 4 février 2008, qui eût été impossible en Suisse.

On le voit tous les jours en fait. En France les choses sont extrêmement simples. Car contrairement à la Suisse le pays n’est pas neutre, donc il peut projeter ses armées même dans des contrés fort éloignées où elles n’ont pas été appelées. Elles ne servent pas qu’à protéger le territoire national, loin de là.

Donc ces armées ont besoin d’un chef, car on ne va évidemment voter pour savoir si on balance la purée.

En France, ce chef des Armées est le Président de la République.

Si t’es pas d’accord avec lui il te balance des flash-ball dans la gueule. Fin de l’histoire.

Et certains voudraient parler de démocratie, quelle erreur.

Donc, ce qu’on pensé les cerveaux français, c’est le système représentatif. Les français ne peuvent pas parler directement au Prince, ils le font via des représentants politiques.

Et si le Président abuse de son pouvoir face aux représentants, ces derniers peuvent empêcher le Prince de gouverner, via la validation d’une motion de censure. Si le prince ne respecte pas ça, l’armée est fondée pour intervenir.

C’est ce qu’on appelle un équilibre des pouvoirs.

*

Alors que faire ?

Il n’y a pas 36 solutions.

Tirage au sort de 577 grands électeurs sur les listes électorales pour élire les représentants du Peuple.

Regardez, ça change tout.

Avant l’élection, les candidats éligibles ne peuvent être repérés par les corrupteurs, car ils ne sont pas connus, ils ne sont pas cooptés à ce niveau.

Pendant l’élection, les médias de masse n’ont que peu d’influence, car il ne s’agit pas d’un scrutin de masse. Chaque grand électeur désigne qui il veut, je dis bien qui il veut, pour le représenter à l’Assemblée Nationale. Il n’y a pas de liste de candidats pré-établis.

On parle d’élection libre.

Après l’élection, bref pendant le mandat du députés, les corrupteurs, les lobbies sont assez proches des centres du pouvoir. Et ils ont maintenant le temps de faire connaissance avec les députés.

Le problème auquel ils se heurtent, c’est que, dans la plupart des cas, le grand électeur, qui est redevenu un citoyen normal, ce grand électeur connaît et suit la personne qu’il a envoyée au Palais Bourbon. Normal, car il est maintenant responsable de son choix devant son entourage.

Mais du coup, le député est responsable devant son électeur, qui est à son tour responsable devant son entourage, sa proximité. On parle de chaîne de responsabilité.

Et s’il n’est pas impossible de corrompre une personne responsable, c’est tout de même beaucoup plus compliqué.

*

Alors c’est pour ça que je crois que le peuple français n’est pas mort. Il lui reste encore une grande mission, politique, à accomplir. La France a déjà montré au monde entier qu’en matière de domination politique, ce n’est pas la naissance qui donne le sens.

Mais maintenant, amis, frères, il est temps d’élever le niveau de notre jeu. Afin que cette fois-ci, le peuple français ne fasse pas mystère qu’en politique, même le cens n’a aucun sens.




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