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Fantômette contre Jean Robin Jean Robin contre Fantômette 12 mai 2020 11:23

@ged252

Vous voyez l’histoire comme un continuum moral, ce que fait Abauzit du reste... Dans la formation militaire, beaucoup de transformations ont eu lieu au XVIIIe siècle. Napoléon était spécialiste en artillerie, arme qu’il a fini de dégager des conventions rigides des armées de métier royales, les fameuses batailles rangées sur terrain dégagé, très meurtrières... Napoléon a mis en mouvement tout ça, lui a donné un sens, a pratiqué l’attaque surprise, le choix du meilleur terrain, la feinte, la percée des lignes ennemies par la cavalcade... il était tellement novateur qu’il a engrangé toutes ces victoires.

Je ne sous-estime pas la valeur de l’armée royale, continuellement améliorée au cours du siècle (fusil Gribeauval, 1765) mais dès la Révolution, la désorganisation, l’indiscipline furent totales... Ce n’est pas Napoléon qui a tout réorganisé mais le Comité de salut public et particulièrement Carnot, préposé aux armées. Il y avait une armée nationale à former, ce qui n’était pas le cas avant. Carnot conçut une armée où la promotion à la valeur était possible. Certes, Napoléon a eu en main une nouvelle armée, nombreuse et révolutionnaire dans son esprit (les volontaires, les sous-officiers notamment), ce qui constituait une force morale de tout premier plan. Mais il est entouré d’ailleurs d’une nouvelle génération d’hommes (Jourdan, Hoche). Il est le plus politique de tous ces soldats. Son génie tactique, son oeuvre administrative, politique n’en sont pas moins diminués. Il a rompu avec l’anarchie révolutionnaire, la gabegie financière, les haines religieuses... bref, il a ramené la paix à l’intérieur tout en étant constamment menacé à l’extérieur car il représentait toujours la Révolution.

Je ne suis pas zemmourien et je trouve que Napoléon eut dû se contenter de la rive gauche du Rhin, ne pas chercher à dominer politiquement l’Europe puisque nous la dominions culturellement déjà. Toute sa politique était néanmoins condamnée par la défaite des Français sur mer (Aboukir, 1798 ; Trafalgar, 1805). Une fois les Français éliminés de la mer, il était impossible de battre les Anglais. Notre seule chance de battre durablement les Anglais était la mer, comme pendant la guerre d’Amérique. Napoléon n’a pas parié là-dessus. 




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