Confinement au Bates motel. Rapport de situation. Episode 44.

This is the end...la voix de Jim Morrison résonne en moi...quelques heures avant la fin du confinement...les souvenirs de guerre se bousculent dans ma pauvre boîte crânienne aux parois tapissées de sueur, de sang, de testostérone...de traces de pneu aussi, avouons-le...

Du haut de ces combats épiques 44 épisodes me contemplent...que faire de cette littérature.. ? jadis un militaire anonyme avait pondu des "mémoires de guerre" qui reçurent un certain écho, mais je doute que ce contenu puisse rivaliser avec les palpitantes narrations de mes rapports de situation...

Je vais remiser au placard mon projet de comédie musicale inspirée de "mein kampf" et m’atteler à la rédaction de ce livre dont le tirage ne sera pas loin d’égaler ceux des saintes écritures de toutes obédiences, pour rester dans la littérature guerrière...

Je vais saupoudrer de romance ces écrits pour adhérer à l’air progressiste du temps, ainsi le viril et quelque peu rugueux camarade Cline Tistevoude (paix à son âme) sera un héros non genré et non binaire...je souffle d’ailleurs l’idée aux producteurs de cinéma tentés par un remake du "salaire de la peur", Conchita Wurst s’impose pour reprendre le rôle initialement joué par Yves Montand...

Moi-même en ces pages immaculées je serai descendant d’une famille jadis décimée par l’éructation Innommable de l’Histoire, un homme inclusif, féministe, qui se garde bien de commettre l’outrage de tenir la porte à une créature en apparence femelle...Mum livrera son témoignage...

Soldat éthique puisque enrôlé sous le drapeau du bien qui justifie d’office tous les moyens, le doigt dressé de l’Homme puissant triomphera toujours sur les Droits de l’Homme mort...

Vous autres les civils, vous aurez la chance de vous hisser sur mon escabeau verbal pour entrevoir la guerre et ses horreurs, découvrir le revers de la plaque commémorative, entendre le lourd fardeau caché dans le son du clairon...

J’écrirai, la main tremblante d’émotion, en ton nom...France confinée, France cloisonnée, France recluse, France martyrisée...mais France...euh...