@Norman Bates
Puisque tu
me pose la question je vais te répondre à ma façon. La « dissidence »
pour moi, c’est le truc de Soral et non je n’ai rien vu de ce côté-là, et pour
être tout à fait honnête j’espère même ne rien voir car si c’est de ce côté-là
que les choses bougent, la situation d’aujourd’hui sera enviable en comparaison
de ce qu’on va se prendre dans la tronche, la France « brune » ça ne
me dit rien mais heureusement ce n’est pas prêt d’arriver. Maintenant, au-delà
de cette mouvance, arriverons-nous à formaliser un socle commun pour accéder au
pouvoir malgré les chapelles qui se volent dans les plumes ? Moi
personnellement, je n’ai jamais cru à une prise de pouvoir en dehors de nos
institutions, j’y crois encore moins que par le biais des institutions ( donc
l’élection), c’est pour dire. Et pour moi, il n’y a nul besoin d’infiltration,
les fractures sont déjà béantes, c’est comme ça.
Pour moi
l’enjeu est ailleurs, il n’est pas dans une hypothétique prise de pouvoir mais
dans le changement des règles du pouvoir. A ce titre, l’exemple des GJ est très
intéressant, ils n’étaient pas dans une optique de prise de pouvoir mais de
courcircuitage des processus décisionnels par l’exigence de la participation du
peuple dans les prises de décision via le RIC. Donc, si tu veux de l’action, de
ce côté-là il y’en avait. Parce que les minorités qui font l’histoire c’est
bien beau mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, on se retrouverait
de nouveau avec une oligarchie qui ferait la même chose voir pire que la
précédente, mais en changeant les règles du pouvoir on change ça aussi, pour
moi ce n’est pas une question de « nature humaine » mais
d’institutions. Evidemment, un tel changement institutionnel ne peut pas tomber
du ciel, ça doit passer par un rapport de force pour contraindre les
gouvernants, et cela ne peut passer que par un mouvement social de grande
ampleur et avec la crise qui vient, ça peut arriver.
C’est ainsi
que selon moi, il est urgent d’analyser en profondeur ce mouvement des GJ, de
comprendre le pourquoi du comment de ses réussites mais surtout de ses échecs,
afin de corriger le tir pour la prochaine fois. C’est une très riche expérience
qu’il faut exploiter, exactement comme les bolchéviques ont exploité
l’expérience de 1905 ( le parallèle est osé mais j’illustre mon propos en forçant le trait). Sur l’inertie du peuple, c’est à la faveur
des crises que se produisent les changements. Il suffit d’un mouvement qui rassemble
10 % de la population et qui bénéficie de la sympathie de l’opinion pour que
les choses sérieuses commencent.