Je suis un
abstentionniste convaincu et Mélenchon est un politicard pour lequel je ne
voterai pas plus que pour les autres, d’autant que mon souvenir de ses appels à
voter Hollande au second tour en 2002 reste vivace. Maintenant que j’ai montré
pattes blanches, j’ai écouté deux fois attentivement le propos tenu ici dans
cet extrait et je n’ai vraiment rien à redire.
-Il commence
par critiquer la grille de lecture anti-flic qu’on trouve parfois à l’extrême
gauche selon laquelle une société sans police serait meilleure en illustrant
par une image qu’elle n’est pas réaliste. Eh oui, effectivement, elle ne l’est
pas, on
a qu’à voir ce qui s’est passé dans certains pays lorsque la police a fait
grève.
-Il explique
ensuite que si la police est nécessaire, elle doit etre disciplinée et soumise
aux lois. C’est une position républicaniste classique qui veut que cette
institution ne doive pas s’émanciper des pouvoirs publics pour constituer une
faction à part, dans une république digne de ce nom les forces de l’ordre font
partie des organes qui doivent être le plus rigoureusement soumis aux normes
collectives.
-Il termine
par la nécessité d’avoir une police aussi désarmée que possible qui n’envisagerait
pas les interactions avec la population uniquement en termes de rapport de force
mais de respect mutuel. Et là il critique la grille de lecture pro-flic qu’on trouve
souvent à l’extrême droite qui ne raisonne qu’en termes de schlague, de
discipline, « d’ordre » et qui ne rêve que de voir cogner sur les pue-la-sueur et les métèques ( surtout). C’est une logique qui mène directement au phénomène
de militarisation de la police que connaissent les USA où l’usage de la
force par la police est très supérieur à ce qu’on trouve en France mais où le
taux de criminalité reste pourtant très élevé, donc la schlague ne fonctionne
pas non plus.
-Si on veut
réfléchir rationnellement à la question de la politique sécuritaire pour
trouver ce qui est le plus efficace, il faut peut-être observer ce qui a
fonctionné ou fonctionne ailleurs. Une réforme a été menée à Camden qui
connue comme la ville la plus dangereuse des Etats unis, et qui était basée
sur la restauration de la confiance avec la police et qui recommandait aux
forces de police de ne faire usage de la force que dans des situations
spécifiques où toute autre forme d’intervention a été épuisée. Résultat :
les
relations entre police et habitants sont plus apaisées, les plaintes pour
recours excessif à la force ont chuté de 95 % depuis 2014 et la criminalité a
elle aussi chuté avec 67 homicides en 2012 et 25 en 2019. Alors je ne
dis pas que c’est la solution générale, absolue et incontestable pour tout le
monde qui va résoudre tous les problèmes de l’univers de A à Z, mais elle
mérite d’être envisagée comme une piste de réflexion.