@berphi
Au passage,
lors de l’épisode de jour de colère avec le « mort aux juifs », dans
l’environnement proche de ceux qui l’avaient prononcé, il n’y avait eu aucune réaction
non plus. Et pourtant j’y étais et je peux vous certifier que ce n’était pas l’esprit
de la manif. Depuis cet épisode, je me suis promis une chose : je ne participerai
plus à des manifs sans service de sécurité omniprésent. Je pense qu’on est à une
époque où pendant les manifs, il faut plus se concentrer sur la surveillance des
manifestants que sur la manifestation elle-même. Ça parait aberrant mais c’est
notre époque qui l’exige, il suffit d’un dérapage verbal de quelques secondes d’une
seule personne et une caméra qui est là pour filmer au bon moment pour
assimiler tout le mouvement à elle. J’ai revu le même phénomène avec le gilet
jaune qui s’en est pris à Finky et je revois la même chose maintenant.
Donc pour
vous répondre : je ne participerai pas à un mouvement qui n’expulse pas toute
personne qui s’adonne à ce type de dérapage verbal, que ce soit parce qu’il
prononce « sale noir », « sale juif », « sale arabe »,
« sale blanc » ou autre. Pas parce que ces propos me « choquent »,
je n’en ai rien à foutre je considère que chacun devrait pouvoir dire qu’il
veut, en vertu d’un droit à l’expression le plus large possible. Mais une manif
est une action collective qui exige de la discipline pour des raisons
stratégiques : la popularité des mouvements sociaux est d’une importance
capitale pour leur réussite aujourd’hui et n’importe quel pouvoir ou adversaire
pourrait instrumentaliser médiatiquement ces dérapages (ou même les provoquer)
pour le discréditer. Donc sans service de sécurité qui maille totalement une
manif , qui veille à ce qu’aucun dérapage spontané ou provoqué ne soit fait et
qui fasse le ménage à la moindre faute, je ne participerai pas. Cette solution n’empêchera
pas ces expulsés de dire ce qu’ils veulent à leur échelle individuelle à l’extérieur
du mouvement, ça ne viole donc en rien leur liberté d’expression et ça permet aussi de
respecter la liberté de ceux qui ne veulent pas que le mouvement auquel ils
participent soient assimilés à ces propos.