Attention
cependant à cette notion de « période de la terreur » qui peut
laisser croire qu’un système de la Terreur incarné dans un système
juridique cohérent et appliquée comme système de gouvernement a été mis en
place pendant cette période. Comme
le montre Jean-Clément Martin c’est une machine à fantasmes qui a
été construite de manière intéressée par la classe politique de l’époque pour
s’exonérer de ses propres responsabilités en faisant des robespierristes des boucs
émissaires. Cette vulgate diabolisatrice a été reprise par les réactionnaires
contre-révolutionnaires qui étaient trop contents de vouer la République aux gémonies
mais aussi par ce qu’on appelle la « deuxième gauche » qui a fait de
cette période la matrice des totalitarismes communistes et Nazis.
Ça ne veut
évidemment pas dire qu’il n’y a pas eu de massacres entre l’été 1793 et l’été
1794. Il y’a eu des massacres et ils étaient sanglants ( et au passage, des révolutionnaires se sont aussi fait massacrer, c’est ça la guerre civile, on se tue les uns les autres). Mais des massacres il y’en
a eu des années avant cette période et ils se sont poursuivis bien après, dans
le cycle révolutionnaire ce n’est donc pas une période particulière de déchainement
de violence.