« Ce
que Soral est devenu » parce que son discours a aussi évolué, ce que ne
semble pas comprendre Rudy Reichstadt. Il y’a eu un glissement dans son discours
d’une critique de tous les communautarismes, et surtout des réseaux
communautaires juifs, dans une optique républicaniste, vers une obsession du
complot juif. Glissement que j’ai clairement perçu à titre personnel au cours
de l’année 2013 mais qui s’est accentué en 2014 après l’interdiction du spectacle
de Dieudonné par le conseil d’Etat. Cela nous amène à le deuxième porte de
sortie de cette personne qui témoigne, l’analyse racialo-communautaire de Soral sur l’interview
El Kabbach/Poutine qui n’était que l’expression de la radicalisation de son discours,
lui ça l’a réveillé et ouvert les yeux (pour moi c’était simplement la
confirmation d’un tournant qu’il avait déjà entamé).
Et puis il y’a
aussi le fait qu’avant ça, on pouvait confondre les propos de Soral avec de la
provocation, c’est comme ça que je le comprenais avant le tournant de 2013, je ne voyais pas
ses références à Hitler et Mussolini comme de l’adhésion ( alors qu’aujourd’hui, le mec
défend sans complexe l’émergence de gilets bruns ). Lorsqu’il se décrivait
comme national socialiste, pour moi c’était pareil, juste de la provoc, d’autant
plus qu’il faisait référence au socialisme national en évoquant Chavez histoire
de brouiller les cartes. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que Soral aime
créer le flou entre ce qui relève de l’humour et ce qu’il défend réellement, un
peu comme cette histoire de « dissidence » qui à la base était une
blague en référence à Soljenitsyne et qui est devenu sérieuse Mais depuis qu’il
s’est lâché en 2014, il ne laisse plus de doute sur le projet de société qu’il
défend. Toute cette évolution chronologique qui fait qu’on peut avoir apprécié
Soral à un moment donné ( sans pour autant être d’accord avec lui sur tout) et qu’il peut
nous débecter aujourd’hui, Rudy Reichstadt ne peut pas la comprendre, chez lui
tout est figé et statique.