J’avais fait en 1992 une petite enquête systematique auprès de mes patientes
pour connaitre leur choix si on leur proposait de rester chez elles pour s’occuper
de leur(s)enfant(s) moyennant une rémunération un peu en dessous du SMIC de
l’époque .
72% d’entre elles faisaient ce choix estimant que leur salaire ne servait
pratiquement qu’à payer les frais de garde ou de nourrice . La plupart d’entre elles
n’avaient pas fait d’études supérieures et exerçait des métiers à basse valeur
ajoutée . Les plus favorables habitaient en péripherie de la ville et considéraient que
surveiller les devoirs de leurs enfants et les empêcher de trainer dans la rue étaient
primordiales pour elles .
Les réticentes , quant à elles , étaient toutes des diplômées qui voulaient
"rentabiliser" leur parcours universitaire ou autres .Ce qui est compréhensible.
Lors d’une réunion avec des chefs d’entreprise et des politiques , j’avais donné
ces chiffres . Tolé quasi unanime de la part des chefs d’entreprise.....
Compréhensible si l’on considère comme eux l’obligation qui leur serait alors faite
de remplacer leur personnel féminin par des hommes , avec comme corollaire
une augmentation de 25% en moyenne de leur masse salariale compte tenu de
l’inégalité salariale homme-femme .