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Joe Chip Joe Chip 31 juillet 2020 00:13

@Qaspard Delanuit

J’ai fait un effort concernant la longueur des posts (et j’ai moins de temps pour écrire) mais je ne demande à personne d’aller au bout d’un pavé. Mais bon parfois, une opinion amène une idée qui amène un développement...

L’UPR aurait du rester une sorte de think tank souverainiste ouvert. Asselineau a choisi d’en faire un parti pour assouvir de vieilles ambitions personnelles ("pour la France" bien entendu) et a perdu son pari électoral. Le parti étant entièrement ancré autour de la personnalité du fondateur, les problèmes ne pouvaient qu’arriver. 

Ceci étant dit le souverainisme a de forts vents contraires. Beaucoup de gens, même quand ils pensent que l’Europe entraîne plus d’effets négatifs que positifs pour la France, sont aussi bien souvent persuadés que la France serait balayée comme un fétu de paille en dehors de l’Europe, dans cette mondialisation de colosses. Il y a des éléments tangibles dans cette vision des choses, et des complexes inculqués par 30 ou 40 ans de propagande européenne négative. Négative dans le sens où ne parvenant pas à faire naturellement ou spontanément aimer l’Europe, certains, pour la faire aimer, ont voulu expliquer que la France était trop fragile, trop faible, trop archaïque, trop française, etc. 

Le problème c’est que les souverainistes identifient rarement cette complexité ou préfèrent l’ignorer en restant dans une logique manichéenne. Ils balaient tout ça en disant "La France peut tout, en étant souveraine", message circulaire qui passe de plus en plus mal auprès d’une large partie de la population qui entend le contraire à longueur de journée, et le constate parfois, en découvrant par exemple que l’Etat a été incapable de gérer une crise sanitaire rapide. Le Brexit est en train de montrer ou va démontrer que l’article 50 n’a aucune vertu magique. Plusieurs industriels pro-Brexit ont déjà annoncé qu’ils renonçaient à produire en Angleterre pour des raisons de coût. Ils préfèrent clairement payer des droits de douane plus élevés pour importer leurs produits en GB que de relocaliser des usines et des chaînes de production intégrée en Angleterre.

Par ailleurs c’est bien gentil de poser le débat sur la souveraineté autour des enjeux de macro-politiques ou de géopolitique internationale, mais la souveraineté au sens propre commence par le pré-carré. Quand les Français placent la sécurité en haut de leur préoccupation, ils demandent de la souveraineté. La première prérogative du souverain, surtout en France, état centralisateur où la justice a été construite par le Roi, est de faire respecter la loi chez lui, c’est à dire être proprement souverain. 

Or, voilà un sujet qui est complètement sous-traité par les souverainistes quand il n’est pas écarté dédaigneusement comme une lubie de droitistes ou de frontistes. Certains ont l’impression que pour ne pas être taxé de proximité avec le RN ou la frange dure de LR, il faut bazarder tous ces sujets. Asselineau a d’ailleurs fait beaucoup de tort en expliquant que ces sujets étaient "diviseurs" et "clivants" par rapport aux "vrais enjeux".

Et on pourrait en soulever de nombreux comme ça qui ne sont jamais évoqués par les souverainistes, qui réduisent en gros la souveraineté au fait de battre monnaie. C’était vrai au Moyen-Age. Est-ce que ça l’est aujourd’hui, de la même manière, à l’heure de la planche à billets généralisée ? J’ai pas forcément la réponse, c’est un sujet complexe qui mériteraient des réflexions plus importantes qu’un rejet dogmatique et presque superstitieux de l’euro.  

Sur tous ces sujets les souverainistes devraient réfléchir et se demander en quoi consiste(rait) une vision souverainiste actualisée susceptible d’intéresser des gens qui ne sont pas des "mâles blancs de plus de 50 ans".




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