Beaucoup d’interrogations planent encore sur les circonstances de
la terrible double explosion. S’agit-il d’une catastrophe industrielle
de type SEVESO ? Ou d’un acte criminel ? Pourquoi le gouvernement
libanais a-t-il refusé une enquête internationale ?
(...)
Mais
en attendant que toute la lumière soit faite sur cette double explosion,
plusieurs interrogations légitimes s’imposent. Tout d’abord, pourquoi
le bateau Rhosus battant pavillon moldave, chargé de 2 750 tonnes de
nitrate d’ammonium à usage minier (explosif) depuis le port de Batoumi
et se dirigeant vers le Mozambique, a-t-il été détourné, en septembre
2013, vers le port de Beyrouth pour y être emmagasiné ? Par ailleurs, qui
étaient les véritables donneurs d’ordre pour l’achat de ce chargement ?
S’agissait-il d’un État du Golfe, le Qatar, qui organisait à l’époque
l’acheminement massif d’armes et d’explosifs vers la rébellion
syrienne ? Rappelons qu’en 2013, le Liban était dirigé par le Mouvement
pro-saoudien du 14 mars et servait de base arrière logistique et humaine
contre la Syrie, tout comme la Jordanie, et la Turquie. Au
moins deux navires, le Lutfallah 2 et MV le Grande Sicilia, chargés
d’armes en direction de la Syrie via la ville portuaire de Tripoli
avaient d’ailleurs été arraisonnés au mois d’avril par la Finul et par
la marine libanaise. Aujourd’hui, aucune information n’a filtré sur les
organisateurs de ce trafic parti de la ville libyenne de Misrata,
contrôlée par les milices islamistes des Frères musulmans alliées de la
Turquie et du Qatar.