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Patrick Samba 11 septembre 2020 11:23

@beo111
Personnellement je n’ai jamais pu intégrer cette vision utilitariste du monde en dehors d’un rapport à l’air, à l’eau et à la nourriture. Mais aussi, je dois bien le reconnaitre, en dehors d’un rapport à l’Autre, à sa présence. Je n’en suis pas à une contradiction près. Et dans ce cas qu’est-ce que ce rapport peut bien vouloir dire quand il est taxé d’utile ?
En fait je tente plutôt de m’en défaire quand, en cette occurrence, cette vision utilitariste veut s’imposer à moi.
Les fous pour moi ne sont pas "très utiles". Tous les gens - fous ou pas - sont "utiles". Pour moi, les fous sont avant tout des gens qui souffrent ou qui font souffrir leur entourage. En quoi seraient-ils "utiles" ? Pour nous faire savoir que la souffrance existe ? En quoi est-ce "utile" ?
La souffrance est là, nous l’observons, nous la voyons, nous l’entendons, nous la sentons, nous la percevons, nous la vivons. En quoi serait-il "utile" qu’existe des fous pour nous la rappeler ? Ils sont là. Et seront toujours là, puisque la folie est consubstantielle à la vie. Et c’est pourquoi nous l’avons tous en nous. A des degrés divers.

Des gens disent que les gens ne sont fous que parce qu’on les a nommés ainsi. Et donc, si on les comprend bien, qu’il suffirait qu’on ne les nomme plus fous, pour qu’ils ne souffrent plus. Quelle folie !

Déci-dément j’ai beaucoup de mal à comprendre cette notion d’utilitarisme




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