@Norman Bates
Plusieurs
choses dans ton post, je ne pourrai pas répondre à tout donc je sélectionne :
-Je
n’ai aucun problème de principe avec la violence, c’est un outil, tout comme l’est la non-violence
d’ailleurs. La stratégie et la tactique permet de discerner quand utiliser l’un
ou l’autre. Maintenant, si on veut parler de stratégie, moi j’ai des questions à
poser aux adeptes de la violence : vous constituez combien de divisions ?
Et surtout, êtes-vous conscient du nombre de divisions auxquelles vous voulez
faire face ? Et avec quels moyens comptez-vous les affronter tactiquement ?
Pour atteindre quels objectifs politiques concrets ?
-Je n’ai
donc aucun problème avec la violence si tant est qu’elle s’insère dans un
dispositif stratégique murement réfléchis et que ce ne soit pas juste une expression d’un idéal romantisme.
L’amour de la violence pour la violence, ce n’est pas mon truc, c’est une posture
esthétique d’artistes qui rêvent de composer des poèmes sur leur balcon devant la
cité qui brule, ça fait de jolis tableaux tableau mais concrètement en bas y’a
des mecs, des femmes et des enfants qui crament. Ce n’est pas ma came truc parce
que j’ai une petite expérience de la violence même si elle est insignifiante
dès qu’on sort du monde occidental, que j’ai vu ce qu’il est resté de certains pays
dévastés par la violence et ce que j’en ai retenu, c’est sa laideur. Alors oui,
il y’a une esthétique de la violence, et j’aime bien l’explorer dans les arts
ou dans les récits mais la vivre c’est autre chose, moi en tous cas je n’en
veux pas pour moi, pour mes proches et pour mon pays. Donc à la violence, je
dis ok si c’est la moins mauvaises des solutions et qu’il faille en passer par
là pour changer les choses positivement mais il faut me dire dans quelle
réflexion stratégique elle s’insère. Parce que si c’est juste pour le panache
ou se défouler en pensant que c’est perdu d’avance alors très peu pour
moi, je n’en vois pas l’intérêt.
-Le
RIC n’est pas plus pacifique qu’il est violent. Et à mon avis, pour sa mise en
place, il faudra savoir utiliser intelligemment et alternativement violence et non-violence
selon les circonstances.
-Il est possible d’arriver au bout et j’y crois fermement.
Mais il est aussi possible d’échouer. Et alors ? Si on veut être
certain de vaincre avant de s’engager dans un combat, autant ne jamais sortir de chez soi. Ce n’est pas ma conception de l’existence, pour moi la
vie est un combat constant, parfois nous
gagnons et d’autres fois nous perdons, nous en faisons l’expérience tous les
jours, c’est ça vivre. Et on l’apprend dès l’apprentissage de la marche :
on tombe, on se relève, on retombe et ainsi de suite et chaque fois qu’on se
relève on tire des leçons et on affine nos compétences pour la prochaine
bataille. Pour moi, la pire défaite qu’il soit, la
plus grande manifestation de faiblesse mentale qui puisse exister, c’est la peur d’échouer
qui mène à ne même pas tenter de se battre ou à se battre avec la conviction d’avoir perdu d’avance.
L’enfer pour moi, c’est le défaitisme, je répugne profondément cet état d’esprit
sclérosant que j’ai eu la chance d’apprendre à rejeter dès l’enfance.
-Pour moi, se poser la question du temps n’a pas vraiment de sens : déjà on ne peut pas savoir à l’avance ( ce serait trop facile), ensuite qu’est-ce
que ça change que ça se fasse dans une année, dans 5 ans, 10 ans, 30 ans, 100 ans ou jamais ? L’important est de se battre pour ce qu’on croit juste et de se
donner les moyens de gagner, après si on gagne tant mieux, si on perd tant pis,
on aura au moins fait ce qu’on a pu, il n’y aura rien à regretter. Et de toute façon, on finira par mourir un jour, et la vie continuera, je ne comprends donc pas pourquoi le temps est un enjeu comme s’il était compté. Je
ne suis ni un droitard ni un royaliste mais j’apprécie l’aphorisme de Maurass
qui écrivait que tout désespoir en politique est une sottise absolue. Il n’est JAMAIS trop tard.