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maQiavel maQiavel 12 octobre 2020 23:45

@Norman Bates


Moi je fais partie de ceux qui ne ciblent pas ceux qui tirent les ficelles mais les règles du jeu qui permettent de tirer les ficelles. Cela dit, je respecte ton point de vue, je comprends que tu ne crois pas en la dynamique dont je parle, que tu juges que c’est chronophage et inadapté, je n’essaierai d’ailleurs pas de te convaincre du contraire. Mais tu m’as posé des questions et je t’explique pourquoi moi je pense cette dynamique est viable, pourquoi la question de l’urgence à faire quelque chose tout de suite dans l’immédiat est pour moi hors sujet (ma lecture de l’histoire invalidant la notion de point de non-retour ou de verrou inviolable), j’espère simplement avoir réussit à te faire comprendre ma position.

Mais je pense que là où nous divergeons vraiment, c’est au niveau des affects. Je ne suis pas un romantique comme toi ( ça se voit d’ailleurs à ton écriture que tu es un artiste, donc un affectif ), je n’ai pas non plus ce sentiment de désespoir qui semble t’animer, d’ailleurs je n’ai aucune haine ou autre sentiment négatif envers les classes dirigeantes (alors oui, je peux comme tout le monde avoir des mouvements d’humeurs mais c’est passager, là par exemple je dis que je suis horripilé par l’expression "valeurs de la républiques" mais lorsque j’y pense à froid, je me dis que ça fait partie du jeu de faire passer les vessies pour des lanternes, c’est en soi une stratégie), je considère qu’elles font ce qu’elles ont à faire et c’est normal, et il se pourrait qu’à leur place je fasse la même chose, c’est une norme depuis au moins la révolution néolithique que les forts tentent d’écraser plus faibles qu’eux, et c’est à ceux qui sont plus faibles de construire leur propre puissance pour y résister. Cela donne naissance à ces luttes qui jalonnent l’histoire humaine et à ces rapports de force qui varient inlassablement : des classes dirigeantes tombent, d’autres émergent, des puissances nouvelles se constituent, d’anciennes s’effondrent, des corps politiques implosent, d’autres se recomposent etc. Cela a toujours été fluctuant de ce que j’observe et je n’ai pas l’impression que tout va changer et qu’on arrive après des dizaines de millénaires à la fin de l’histoire humaine. 

Je n’ai pas ce sentiment de désespoir parce que j’essaie de penser en termes d’histoire longue (ce qui permet de relativiser* la période actuelle ) mais aussi parce que j’ai eu le privilège de voyager et de vivre quelque temps en dehors du monde occidental ( et quand on voit des zones ravagées par les guerres, la famine, la misère mais qu’on constate qu’il y’a malgré tout dans ces lieux des gens qui continuent de se battre pour améliorer leur condition de vie, l’idée même de désespoir s’évanouit, voir ça permet aussi de relativiser sa condition d’occidental vivant incomparablement mieux que dans d’autres zones du globe mais qui sombre dans la dépression comme si sa situation était pire que celles des autres).

Ne pas être romantique aide beaucoup à ne pas être dépité en permanence. Je ne dis pas qu’il ne faut pas l’être mais que moi je ne le suis pas, d’où des divergences d’affects vis-à-vis de la situation actuelle avec les romantiques dépités qui sombrent dans le catastrophisme et le pessimisme, je considère simplement que chacun fait juste ce qu’il a à faire pour survivre et satisfaire ses intérêts et c’est normal, de mon point de vue il n’y a pas de mal à sublimer dans l’ordre politique, juste des intérêts à satisfaire. Si on y arrive c’est tant mieux, sinon tant pis. C’est avec cet état d’esprit que j’aborde la dynamique citoyenne dont j’ai parlé. 

*Relativiser dans le sens de considérer quelque chose comme n’ayant qu’un caractère, qu’une importance relative par rapport à un ensemble.




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