@beo111
Mais lorsque
vous dites « les civilisations ont une histoire, qu’elles naissent,
prospèrent et meurent, et que les nations sont des collectivités dont la fin
est programmée dès la naissance », je suis à 100 % d’accord avec vous,
c’est juste un constat historique lucide, une évidence qui se répète depuis des
centaines de siècles et que Polybe a théorisé il y’a plus de deux millénaires déjà. Donc
effectivement, inutile de nous l’expliquer puisque nous le savons déjà.
Cependant,
je n’ai jamais vu de corps politique qui accepte gentiment sa mort, je n’ai même
pas d’exceptions en mémoire. Même les Romains au V siècle de notre ère se sont
battu pour faire survivre leur empire alors que tout partait déjà à volo depuis
deux siècles. Cette attitude morbide qui consiste à vouloir couler avec élégance,
un peu comme l’orchestre du Titanic qui continuait à jouer du violon pendant
que le paquebot coulait est une lâcheté sur le plan politique, et c’est ce que
vous proposez en réduisant l’enjeu au soi-disant accomplissement d’un destin.
Non
seulement cette attitude défaitiste est contre-productive parce qu’on ne sait
jamais à l’avance quand une entité politique est sur le point de mourir, c’est
de l’ordre de l’imprévisible, on a vu mainte fois dans l’histoire des corps
politiques au bord du gouffre réussir à survivre malgré l’adversité à laquelle
elles faisaient face, parce qu’elle se sont battues de toute leur force. Mais
en plus, sur le plan esthétique je la trouve laide, couler en nœud papillon un
verre de vin à la main en écoutant du violon est pour moi une posture
grotesque, à la mort élégante proposé par les Onfray et autres , je préfère très
largement la mort enragée d’un Spartacus, la bave aux lèvres, le ventre déchirés
par des glaives, les entrailles à l’air, plantant ongles et dents dans la chair
des ses ennemis, voilà où se trouve pour moi la véritable beauté, dans cette
fureur animale de survivre. La mort fait
incontestablement partie de la vie mais le combat pour la survie aussi, tout ce
discours à la Onfray qui semble découvrir à 60 piges que la mort existe n’a
pour moi aucun sens. Quelle faiblesse !
Pour le
reste, non, je ne veux pas de la démocratie mais d’institutions démocratiques.
Et que vous le vouliez ou non, il
existe une demande démocratique au sein de ce peuple soi-disant
conservateur limite royaliste.