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Étirév 20 octobre 2020 12:37

Aujourd’hui, on est éventuellement en droit de se demander si la plupart des individus pensent ?
En effet, un individu pense t-il lorsqu’il vous déclare, le plus sérieusement du monde, qu’une information est « certainement exacte » parce qu’elle lui a été transmise par son appareil de télévision, sa radio, ou qu’il en a, lui, lu l’énoncé dans un journal, une revue ou un livre, ou sur une affiche, peu importe où pourvu que ce soit quelque part en caractères d’imprimerie ?
NON ! Ils ne « pensent » pas plus que ne le fait une platine vinyle dont le saphir suit fidèlement les spires gravées sur un disque. Changez le disque, et la machine changera de langage, ou de musique. De même, changez les émissions de la télévision et de radio, que des millions de familles suivent et écoutent tous les jours de l’oreille et des yeux, payez la presse pour qu’elle imprime une autre propagande, et encouragez la publication d’autres revues et d’autres livres, et en trois mois vous changerez les réactions d’un peuple, de tous les peuples, aux mêmes événements, aux mêmes personnalités politiques ou littéraires, aux mêmes idées.
Et si cela ne suffit pas, on y mèle quelque attentat bien choquant, afin que les éventuelles brebis égarées mais apeurées, rejoignent fidèlement le troupeau bêlant.
Penser s’avère un exercice de liberté et de désobéissance. Les dieux de l’Olympe froncent le sourcil, ils vont perdre leurs privilèges et leur pouvoir si les mortels deviennent intelligents. Après eux et comme eux, tous les tyrans, les inquisiteurs, les fanatiques réprimeront le savoir, brûleront les livres ou tueront les intellectuels parce que ceux-ci sont fauteurs de liberté.
Le pouvoir politique et aussi religieux se fonde volontiers sur l’ignorance du peuple et s’accroît d’autant que les esprits sont faibles, les gens incultes.
Le lent processus d’abrutissement des masses depuis la naissance de la Société de consommation :
C’est aujourd’hui un fait que depuis plus d’un demi siecle, la population du globe s’est considérablement accrue. En conséquence, les occupations qui étaient dîtes traditionnelles (les travaux de la terre, les divers artisanats) n’ont plus suffi à absorber les innombrables énergies disponibles.
Aussi, l’issue allait en être le chômage et la famine, à moins que l’on n’installe partout des industries mécanisées, c’est-à-dire qu’on ne fasse, de l’immense majorité des populations dont le nombre ne cessait (et ne cesse encore) d’augmenter, des « prolétaires », qu’on ne l’arrache à ses traditions, partout où elle en avait conservé quelqu’une, et qu’on ne l’enfourne dans des usines et ne la force à s’appliquer à des travaux qui, par leur nature même, (parce qu’ils sont mécaniques) ne pouvaient être intéressants.
La production montera alors en flèche. Il faudra écouler et vendre ce qui aura été fabriqué. Il sera, pour cela, nécessaire de persuader les gens d’acheter ce dont ils n’ont nul besoin et nulle envie, de leur faire croire qu’ils en ont besoin et de leur en inculquer à tout prix le désir. Ce sera la tâche de la publicité. Les gens se laisseront prendre à cette tromperie car ils sont déjà trop nombreux pour être moyennement intelligents.
Il leur faudra de l’argent pour acquérir ce dont ils n’ont pas besoin, mais dont on les a persuadés qu’ils ont envie. Pour en gagner vite, afin de le dépenser tout de suite, ils accepteront de faire des travaux ennuyeux, des travaux dans lesquels il n’entre aucune part de création, et que, dans une société moins nombreuse, à la vie plus lente, personne ne voudrait faire.
Malgré un « intérim » longtemps occupé par une main d’œuvre « éxotique » et très bon marché, qui plus tard et par l’entremise de décisions (idéologiques ?) favorables à un rapprochement familial, se trouvera définitivement mélée à la population autochtone (ayant déjà vécu 2 ou 3 « métissages » européens) qui, finalement, acceptera ces travaux ennuyeux, parce que la technique et la propagande auront fait d’eux un magma humain : une multitude de plus en plus uniforme, ou plutôt informe, dans laquelle l’individu existe, en fait, de moins en moins, tout en s’imaginant avoir de plus en plus de « droits », et en aspirant à plus en plus de jouissances achetables ; une caricature de l’unité organique des vieilles sociétés hiérarchisées, où l’individu ne se croyait rien, mais vivait sainement et utilement, à sa place, comme une cellule d’un corps fort et florissant.
Actuellement, une des clefs du mécontentement dans la vie quotidienne, et spécialement dans la vie professionnelle, est à chercher dans les deux notions de multitude et de hâte.
Rappelons cependant que c’est principalement l’absence de Vérité qui crée le malaise général dont souffrent les sociétés modernes. Aussi, croire que telle ou telle réforme dans le gouvernement peut changer la vie de l’homme serait une étrange illusion ; on peut lui donner des progrès matériels, des réformes économiques avantageuses aux masses, on n’atteindra pas les profondeurs de sa vie psychique.
Or, ce sont les souffrances morales qui rendent l’existence amère.




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