"Annoncée
après une série d’agressions visant des policiers, la proposition
interdit « l’usage malveillant » de l’image des policiers
et gendarmes, sous peine d’un an de prison et de 45 000 euros
d’amende. Ses auteurs entendent empêcher les appels à la violence visant des
membres des forces de l’ordre sur les réseaux sociaux. Pas question d’empêcher
de filmer ou de diffuser, assurent-ils. La loi ne pourra être appliquée qu’a
posteriori et sous réserve d’une preuve de l’« intention
malveillante » devant un tribunal.
La réalité
s’annonce tout autre : par crainte d’une condamnation, les médias risquent
de renoncer à diffuser des images d’incidents avec des policiers. Et qui pourra
prouver qu’un vidéaste amateur ayant filmé de véritables abus ne nourrissait
aucune « intention malveillante » ? Toute image accompagnée
de commentaires critiques pourrait « être accusée de chercher à nuire
aux policiers », souligne Reporters sans frontières. Le ministre de
l’intérieur, Gérald Darmanin, lui-même, a vendu la mèche en se flattant, le
2 novembre, de tenir sa promesse d’interdire la diffusion de « l’image
des policiers et gendarmes sur les réseaux sociaux ».
Le texte,
s’il est approuvé, couvrira les policiers qui, déjà, interdisent trop souvent
de filmer, y compris par la violence. Cela en contradiction avec la circulaire
de 2008 du ministre de l’intérieur rappelant que « les policiers ne
peuvent s’opposer à l’enregistrement de leur image lorsqu’ils effectuent une
mission »."
https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/11/07/filmer-des-policiers-un-droit-democratique_6058896_3232.html?fbclid=IwAR11-p_I3t678wBySVmHozIOSmkbs4E1mV-B-sUnJdVxMGwAALJuT5g3-I4