Nombreux
sont ceux qui partent sur la piste du loup. Mais entre chien et loup,
difficile parfois de faire la distinction. Alors Bernard Debargue,
pisteur « amateur et passionné » dans le Compiégnois (Oise), nous livre
ses quelques secrets.
Comment distinguer un loup d’un chien ?
Bernard Debargue. Les
traces sont extrêmement similaires. Mais une des caractéristiques très
particulières du loup, c’est qu’il avance droit devant lui, quand le
chien divague, le museau au sol, à renifler à gauche, à droite. Alors,
quand on relève des empreintes, on vérifie si c’est rectiligne.
Est-ce que cela suffit pour prouver la présence du prédateur ?
Non.
Comme on me l’a dit quand j’ai commencé à partir à la recherche des
loups, il ne faut jamais se contenter d’un premier indice. Il faut avoir
tout un faisceau, comme des excréments, avec des boules de poils et des
petits bouts d’os digérés et détruits, une prédation caractéristique…
Par exemple, le loup n’est pas un charognard, il tue pour manger et
s’attaque à des proies vivantes, il ne va pas se nourrir de charognes.
Là, ce sont des indices statiques.
Et pour les indices visuels ?
C’est
très rare de croiser un loup, car il se cache de nous. Il sait très
bien qu’il n’y a rien de bon à la proximité de l’homme. J’ai dû faire
des séances photo à l’affût, pendant deux, trois jours, sans bouger en
pleine forêt quand je suis allé les chercher dans les Vosges ou le Jura.
Il faut vraiment passer des nuits entières sur place. Mais quand on les
voit, c’est une émotion indélébile.