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Joe Chip Joe Chip 21 décembre 2020 17:07

@ZardoZ

Par ailleurs les économies réalisées par la réforme des systèmes existants permettraient sans doute de financer une bonne partie de ce revenu.
Mais le vrai verrou est psychologique. L’homme est tellement conditionné par le travail depuis l’existence des sociétés organisées que la seule idée de ne plus devoir travailler pour vivre constitue aux yeux de certains une proposition anthropologique impossible à accepter. On présume donc que l’homme, délié de cette obligation du travail se mettrait à dégénérer, à ne plus rien faire, à sombrer dans une oisiveté abrutissante. 

En réalité un nombre grandissant d’économistes constate qu’une part de plus en plus faible du revenu des ménages est consacrée à la consommation utilitaire. Par conséquent, on ne pourra pas continuer à baser l’organisation sociale sur ce mode de production révolue où le travail permet la consommation et inversement. 
L’automatisation et l’Intelligence Artificielle vont également supprimer la plupart des fonctions exécutrices, manuelle ou intellectuelles, libérant de l’obligation du travail une part grandissant d’individus qui ne pourront pas tous êtres reclassés ou reformés.
Ensuite, beaucoup d’économistes dénoncent aussi le remplacement du travail d’autrefois (qui apportait un salaire mais aussi un statut dans la société) par les "bullshit jobs" ou boulots précaires qui n’ont parfois aucune utilité sociale sinon de maintenir superficiellement des gens dans l’emploi. 
Comme il n’y a plus assez de travail pour tout le monde, on parle désormais de maintenir les gens dans l’employabilité, et donc en gros, on entraîne les gens à être de "bons" chômeurs, qui remplissent docilement leur fiche à la fin du mois, enregistrent leurs démarches, suivent des formations et des ateliers bidons qui coûtent en réalité beaucoup plus qu’ils ne rapportent. Plus rien ne justifie ce paternalisme institutionnel.
La vérité c’est qu’on ne sait pas ce que feront les gens avec ce revenu universel. Certains en profiteront pour vivoter dans leur coin, c’est certain, et après tout, cela existait déjà avant que le principe du salariat s’impose. Des tas de gens, riches et pauvres, vivaient sans occupation statutaire ou suivie. 
Mais beaucoup en profiteront sans doute pour reprendre des études, se consacrer à des activités peu lucratives mais socialement utiles sans avoir besoin de recourir à des administrations complexes (et coûteuses). Les plus ambitieux continueront de s’investir dans une carrière ou à vouloir gagner de l’argent ou acquérir un statut plus élevé. 
 Donc oui je pense qu’on y viendra naturellement, et que ce revenu universel accompagnera d’autres évolutions, notamment sur le plan démographique et environnemental. 




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