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Étirév 14 février 2021 08:54

La Révolution française : version et « père-version »
C’est, de tout temps, l’esprit de la femme qui a guidé le monde. Quand la femme pense et agit, le monde marche ; quand elle tombe dans l’apathie intellectuelle, quand elle se laisse réduire en esclavage et abdique son pouvoir, le monde tombe dans l’obscurité.
Tous les grands mouvements de l’esprit sont dus à l’initiative féminine. La femme donne l’impulsion, l’homme la suit.
Le grand mouvement philosophique qui au XVIIIème siècle a remis tous les problèmes de la Nature en discussion a été, tout entier, fait par des femmes.
C’est dans les salons philosophiques que commença, le mouvement, qui ne fut, en somme, que l’écho des idées émises par les Femmes.
Les Femmes initiatrices de l’idée furent : la princesse d’Hénin, la maréchale de Luxembourg, Mme de Bouillon, Mme Geoffrin, Mme Helvetius, la marquise de Condorcet, Mme Necker, Mme Roland, Mme Tallien, Mme Simon, Mme Candeilh, Mme de Tencin, Mme d’Houdetot, Mme d’Épinay, Mme du Châtelet, Melle de Lespinasse, Théroigne de Méricourt, et tant d’autres qui furent les amies des philosophes, véritables hétaïres modernes, qui continuèrent l’œuvre des « sorcières » et jetèrent dans le cerveau des hommes toutes les idées qui firent éclore la Révolution.
Les unes étaient érudites et lisaient le grec à livre ouvert, d’autres furent des savantes qui élargissaient le champ des connaissances humaines, il y eut des philosophes et des psychologues, des physiciennes et des naturalistes, toutes étaient charmantes et, par le charme de leur conversation, stimulaient l’esprit masculin.
C’est ce grand réveil de la pensée féminine, se dégageant subitement des entraves du Christianisme, qui prépare la Révolution. Mais cette première révolte de l’esprit de la femme en face des erreurs du vieux monde n’est pas bien comprise par l’homme, elle est défigurée, mal interprétée, mal rendue, elle est traduite en idées masculines.
Tout ce que la femme demande pour elle, l’homme, dans la traduction qu’il fait des idées de la femme, le demande pour lui : les femmes réclament leurs droits, les hommes alors les réclament aussi, et, chose étrange, dans cette société où l’homme est tout et la Femme rien, nous voyons des révolutionnaires, appliquant à leur sexe les aspirations féminines, demander « les Droits de l’homme », parce qu’ils ont entendu dans les salons des dames demander les droits de la Femme !
Les hommes demandent leurs droits alors qu’ils les ont tous, alors que, pendant tout le Moyen Age et même la Renaissance, ils ont vécu en despotes, dépassant de beaucoup leurs « droits ».
C’est ainsi que la Révolution préparée par la femme pour être l’avènement de la justice ne fut que l’avènement d’un système bâtard qui vint détruire l’ancien régime, mais ne le remplaça pas par ce que la femme avait rêvé.
(...)
Le mouvement féminin du XVIIIème siècle fut représenté sur les trônes, dans les salons, dans la bourgeoisie, dans le peuple.
La Femme s’éveilla partout à la fois.
Depuis la Renaissance, ne voyons-nous pas la grande Elisabeth d’Angleterre, de qui date la prospérité de l’Angleterre ?
- En Espagne, la Reine Isabelle, qui protégea Christophe Colomb.
- En Autriche, Marie-Thérèse, qui savait entraîner les Margraves de Hongrie.
- L’empire de Russie doit sa civilisation à quatre femmes qui y règnent avec éclat.
La France ne voulut pas de Reine. Elle paya cette impiété par la Révolution qui, elle, ne voulut plus de rois.
Descendant des trônes, le mouvement se propagea dans la haute société, et c’est dans les salons que vont naître les idées d’indépendance et de progrès. Les femmes de cette époque brillent dans les sciences ; à côté des étoiles de première grandeur auxquelles il faut consacrer des pages spéciales, que de satellites oubliés !
C’est la marquise de Fonseca, une naturaliste qui travaillait avec Spallanzani, et qui fut pendue a 30 ans à Naples en 1799.
Elle était du parti français à la suite de la République parthénopéenne, et fut condamnée à mort malgré un traité formel.
C’est Lady Montagu, femme d’un ambassadeur anglais, qui vécut longtemps sur les rives du Bosphore et profita de sa situation privilégiée de femme de diplomate pour étudier les mœurs et nous les décrire dans une relation traduite en 1805.
C’est elle qui rapporta en France le vaccin, dont les hommes firent gloire à Jenner qui sut exploiter à son profit l’Idée d’une femme.
En même temps, un mouvement populaire se produisit. Le 5 octobre 1789, les femmes se massèrent sur la place Louis XV ; elles ne réclamaient ni émancipation, ni droits politiques, elles demandaient du pain. Théroigne de Méricourt, l’illustre Liégeoise, les entraînait, Maillard les conduisait.
Le 25 octobre, les femmes de Paris adressèrent à l’Assemblée Nationale une motion dans laquelle elles demandaient l’égalité des deux sexes, l’accès aux places et emplois qui sont à leur portée.
À suivre...




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