@yoananda2
-Sur la hiérarchie
des normes, je n’ai pas dit que tu ne peux pas comprendre, j’ai dit que moi, je
n’ai pas le langage pour te l’expliquer. Et je me base sur l’expérience que rien
que les propositions de Chouard sur la constitution qui sont pourtant très simples
je n’arrive pas à te l’expliquer dans un langage que tu comprendrais, et
lorsque j’essaie, quelque temps après tu oublies, ce qui signifie que ça ne
passe pas, alors pour quelque chose d’aussi complexe que la hiérarchie des
normes, je ne l’ai pas non plus. Donc non, je ne confond pas quelque chose d’aussi
élémentaire que comprendre et être d’accord, ici je parlais du problème de
langage que nous avons souvent, pas d’autres choses. Je n’ai pas lu le lien de
micnet mais si ça t’a permis de le comprendre, tant mieux.
-Sinon il y’a
quelque chose que tu as du mal à comprendre de façon récurrente, d’une part c’est
la présomption
d’innocence et de l’autre c’est la charge de
la preuve. Et là clé est dans ce que tu dis « D’ailleurs que je sache,
dans un tribunal il ne suffit qu’un gus se prétende innocent pour qu’on le
croie ».
Eh bien si.
Il sera considéré comme innocent jusqu’à ce que la preuve de sa culpabilité
soit faite. La charge de la preuve revient à l’accusation car prouver son
innocence est impossible. On ne peut pas dire « Ah mais on ne sait pas s’il
est innocent ou coupable, donc on s’abstient », non, on va dire qu’il est
innocent jusqu’à preuve du contraire. Que toi tu trouves cette logique
grotesque parce qu’elle ne correspond pas à ton fonctionnement mental atypique et
rare, moi je ne peux rien y faire mais c’est comme ça que les choses
fonctionnent (et heureusement parce qu’une société qui serait organisée selon
la présomption de culpabilité ou le ni ni serait invivable).
C’est la même
logique que j’applique ici. Une personne est libre de poser les actes qu’elle
pose jusqu’à preuve du contraire. Et de fait, on ne peut pas supposer à priori
qu’une femme qui porte le voile le fait par contrainte ( ce qui constitue un
délit pour celui ou ceux qui la force), d’autant plus qu’elle affirme d’elle-même
qu’elle VEUT le porter et en explique les raisons. Si elles mentent, c’est à
ceux qui parlent de contrainte de le prouver. Et qu’est ce que ce prof nous
apporte comme preuve ? Rien du tout. Il fait donc une confusion entre
choix personnels et emprise communautaire.
Et de toute
façon, si on pense en termes de ni ni, l’argument de l’emprise communautaire s’effondre.
Très bien, on ne sait pas si la contrainte existe ou n’existe pas. Mais pas
seulement pour les femmes voilées mais pour tout le monde puisqu’on ne peut
croire aux déclarations de personne. Qu’est ce qui prouve qu’ici, toi tu n’es
pas sous emprise ? Et qu’est ce qui prouve d’ailleurs que ce prof n’est
pas sous l’emprise communautaire des anti-islam et sous l’influence de
Fdesouche lorsqu’il parle de Trappes ? Finalement comme on ne sait rien sur
rien ni sur personne, l’argument de l’emprise s’invalide lui-même et devient
absurde. Donc même de cette perspective complètement déviante, le propos du
prof est absurde.
Donc je
rejette ton rejet d’objection.
-Sur la
critique de l’islam, dans la pratique, il y’a des mouvances anti islam qui font
des critiques qui deviennent de plus en plus virulentes depuis des années à l’aide
d’une propagande de plus en plus agressive, y compris dans les grands médias,
parler d’absence de liberté de critiquer l’islam, y compris dans la pratique
est un contresens ( d’autant plus que tu dis toi-même que ton propos n’a rien à
voir avec la violence jihadiste qui est pourtant le seul argument valable qui aille
dans ce sens).
Alors il y’a
des lois, qui interdisent les appels à la haine ( je suis contre elles mais ce
n’est pas le sujet), mais ça concerne des catégories de population, pas une religion.
Pour ce qui est de Zemmour, il n’a pas juste été relaxé, il a été condamné à
plusieurs reprises, et pour cause, il essentialise les musulmans et les désigne
comme des ennemis, on dépasse largement la critique d’un corpus idéologique, on
frise l’appel à la violence lorsque, juste après il exhorte à résister. Maintenant,
si tu veux parler de liberté comme un absolu, dans ce cas la critique libre en
droit ça n’existe pas puisqu’un droit est toujours limité, que ce soit sur l’islam
ou n’importe quel sujet. Et heureusement parce qu’un droit sans limite
reviendrait simplement au droit du plus fort.