@pegase
Il y’a tellement
d’approximations historiques dans ce qu’elle raconte qu’elles seraient trop
longues à relever. Je ne prendrai que quelques exemples. En Iran, en 1979 de nombreuses mouvances et
partis se sont convenu de renverser le régime dictatorial du Shah. Pas juste la
gauche. Créer des racines à l’islamo gauchisme sur cette base n’est donc pas pertinent.
Le retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan ne s’est pas déroulé en une
seule journée. Il a pris au moins 8 mois : du 15 mai 1988 jusqu’au 15 février
1989. Le fait que cette dernière date suive celle de la fatwa de Khomeini n’en
fait pas une coïncidence ni des événements reliés. Là c’est abracadabrantesque.
C’est tellement grotesque qu’on se demande pourquoi elle n’a pas évoqué la date
du 14 février 1989, date où Khomeini prononce à la Radio sa fatwa contre
Rushdie, en allant jusqu’à y voir un obscur rapport avec la Saint-Valentin. Bref,
elle raconte n’importe quoi et le fait qu’elle le dise avec autant d’assurance
est inquiétant.
Si on veut
vraiment parler sérieusement d’islamo gauchisme et lui donner une existence, il
faut s’intéresser à « Le
prophète et le prolétariat » de Chris Haman ( texte passionnant au
passage) et à ses conséquences historiques. On pourrait
aussi s’intéresser à « La
théologie de la libération de Ali Shariati ». Et là, on pourrait lui donner la
définition suivante : un mouvement révolutionnaire de gauche qui trouve
dans l’islam une inspiration dans sa lutte contre le capitalisme et l’impérialisme.
Là oui, c’est pertinent, il y’a clairement une conjonction entre la gauche et l’islam politique. Mais le hic,
c’est que je ne connais en France aucune personnalité publique de gauche et
aucun parti de gauche qui se réclame de l’islam. Et c’est là que les tenants de
l’islamo gauchisme vont répondre « ouéééé méééé c’est pas dit ouvertement, c’est
insidieux, c’est dans leur intention, dans les non dits, ça flotte dans les airs »
pour continuer
à créer du flou autour de cette notion ( et pour cause, un anathème doit avoir
un flou sémantique pour qu’il puisse être attribué selon le bon vouloir de celui qui l’utilise).