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maQiavel maQiavel 1er mars 2021 21:39

@yoananda2

« j’ai récemment discuté avec une gauchiste blanche qui couche avec des noirs, donc, un peu mon "nemesis" en quelque sorte ».

J’ai éclaté de rire . C’est dit avec une telle simplicité et une telle innocence, c’est juste magnifique.  smiley

Concernant le droit des peuples, ça existe déjà et ça s’appelle la souveraineté. La souveraineté est à la collectivité ce que la liberté est à l’individu (Liberté comprise bien entendu comme « le droit de »). Ça c’était la réponse facile.

Mais il y’a une autre réponse, plus déconcertante et qui va à l’encontre de la logique de souveraineté justement. Je m’intéresse un peu à la question des communs, d’abord sur le plan économique mais ensuite quand on entre là-dedans on débouche inévitablement sur des problématiques politiques et juridiques et on découvre pas mal de choses. Et là, ça va un peu plus t’intéresser car il existe un droit des peuples autochtones ratifié par l’ONU qui découle des difficultés des peuples indigènes des Amériques ( du sud particulièrement) de conserver leur culture et leur mode de vie dans le cadre des Etats nations.

On découvre aussi que les droits ne sont pas obligatoirement attachés à des individus qui en seraient les titulaires mais qu’ils peuvent être attachés à des choses, à des espaces, à des lieux. Et ces droits ont existé historiquement, y compris en occident, et bien entendu en France, jusqu’à ce que les logiques d’appropriations privées et l’individualisme propriétaire qui a donné l’école du droit naturel les subjuguent et deviennent la norme dominante. Et ce que je remarque, c’est que ces doctrines réémergent à partir d’une remise en cause de la théorie classique de la propriété, un peu comme si c’était le droit de propriété qui structurait les paradigmes juridiques actuels. Et de ces théories renouvelées de la propriété, il me semble qu’il serait possible d’attribuer des droits à des animaux.

Je lis tout ça et je trouve que c’est très stimulant intellectuellement. Mais là où j’en suis pour le moment, j’ai l’impression que ça débouche inévitablement sur des apories. Pour être titulaire d’un droit et en jouir, il faut en avoir conscience. Et c’est cette conscience qui permet le recours lorsqu’on est lésé. Un chien ou un chat ne va pas aller porter plainte au tribunal pour faire valoir ses droits. Donc il faudra que quelqu’un le fasse à sa place. Pareil pour des lieux ou des écosystèmes. Finalement, on en arrive à faire parler des choses, des animaux, des lieux, un peu comme les chamanes  smiley , mais cette parole est humaine, c’est l’humain qui reste le sujet en dernier instance. Et je vois aussi venir toutes les dérives avec des droits pour les robots et consort.

Même si ça part de bonnes intentions, sur le plan de la logique, je préfère donc que les humains restent les seuls titulaires de droits, ce qui suppose des interdits, en termes de destruction de l’environnement et de souffrance animale par exemple, c’est ce qui me semble le plus pertinent. Mais je peux changer d’avis, c’est ce que je pense ici et maintenant, ça peut évoluer ... 




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