@yoananda2
« j’ai
récemment discuté avec une gauchiste blanche qui couche avec des noirs, donc,
un peu mon "nemesis" en quelque sorte ».
J’ai éclaté
de rire . C’est dit avec une telle simplicité et une telle innocence, c’est juste
magnifique.
Concernant
le droit des peuples, ça existe déjà et ça s’appelle la souveraineté. La souveraineté
est à la collectivité ce que la liberté est à l’individu (Liberté comprise bien
entendu comme « le droit de »). Ça c’était la réponse facile.
Mais il y’a
une autre réponse, plus déconcertante et qui va à l’encontre de la logique de
souveraineté justement. Je m’intéresse un peu à la question des communs, d’abord
sur le plan économique mais ensuite quand on entre là-dedans on débouche inévitablement sur des problématiques politiques et juridiques et on découvre pas
mal de choses. Et là, ça va un peu plus t’intéresser car il existe un droit des
peuples autochtones ratifié par l’ONU qui découle des difficultés des peuples
indigènes des Amériques ( du sud particulièrement) de conserver leur culture et
leur mode de vie dans le cadre des Etats nations.
On découvre
aussi que les droits ne sont pas obligatoirement attachés à des individus qui
en seraient les titulaires mais qu’ils peuvent être attachés à des choses, à
des espaces, à des lieux. Et ces droits ont existé historiquement, y compris en
occident, et bien entendu en France, jusqu’à ce que les logiques d’appropriations
privées et l’individualisme propriétaire qui a donné l’école du droit naturel les subjuguent
et deviennent la norme dominante. Et ce que je remarque, c’est que ces doctrines réémergent
à partir d’une remise en cause de la théorie classique de la propriété, un peu
comme si c’était le droit de propriété qui structurait les paradigmes juridiques
actuels. Et de ces théories renouvelées de la propriété, il me semble qu’il
serait possible d’attribuer des droits à des animaux.
Je lis tout ça
et je trouve que c’est très stimulant intellectuellement. Mais là où j’en suis
pour le moment, j’ai l’impression que ça débouche inévitablement sur des
apories. Pour être titulaire d’un droit et en jouir, il faut en avoir conscience.
Et c’est cette conscience qui permet le recours lorsqu’on est lésé. Un chien ou
un chat ne va pas aller porter plainte au tribunal pour faire valoir ses
droits. Donc il faudra que quelqu’un le fasse à sa place. Pareil pour des lieux
ou des écosystèmes. Finalement, on en arrive à faire parler des choses, des
animaux, des lieux, un peu comme les chamanes , mais cette parole est humaine, c’est l’humain
qui reste le sujet en dernier instance. Et je vois aussi venir toutes les dérives avec des droits
pour les robots et consort.
Même si ça part de bonnes intentions, sur le plan de la logique, je préfère donc que les humains restent les seuls
titulaires de droits, ce qui suppose des interdits, en termes de destruction de
l’environnement et de souffrance animale par exemple, c’est ce qui me semble le
plus pertinent. Mais je peux changer d’avis, c’est ce que je pense ici et
maintenant, ça peut évoluer ...