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Gaspard Delanuit Gaspard Delanuit 10 avril 2021 15:09

François Boulo décrit bien une partie du problème : appauvrissement généralisé des Français et enrichissement exponentiel d’une minuscule hyperclasse, langage orwellien et répression sanglante. 

Mais il néglige l’atomisation culturelle (je devrais même dire spirituelle, s’il était encore possible d’utiliser un tel mot) qui depuis longtemps ravage en profondeur les consciences et les institutions.

Or, c’est ceci qui permet cela.

Croire que tout va aller mieux en commençant par remplir les frigos en idiocratie est une approche matérialiste très naïve de la politique, de l’histoire et tout simplement de l’existence. L’homme ne vit pas que de pain. Et tant que les Français ne sortiront pas du sida mental qu’avait parfaitement décrit Louis Pauwels (ce qui lui valu d’être médiatiquement brûlé comme un hérétique), ils continueront à se faire mettre bien profond et à en redemander. Car la jeunesse débile qu’il décrivait il y a 35 ans est arrivée à maturité. Ou plus exactement elle est arrivée à pourrissement, sans jamais avoir été adulte. Voilà où nous en sommes. Si nous n’assumons pas avec courage et lucidité cette réalité, nous ne sortirons pas la tête de la cuvette des chiottes. 

« Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats nourris de soupe infra idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de « Touche pas à mon pote ». Ils ont reçu une imprégnation morale qui leur fait prendre le bas pour le haut. Rien ne leur paraît meilleur que n’être rien, mais tous ensemble, pour n’aller nulle part. Leur rêve est un monde indifférencié où végéter tièdement. Ils sont ivres d’une générosité au degré zéro, qui ressemble à de l’amour mais se retourne contre tout exemple ou projet d’ordre. L’ensemble des mesures que prend la société pour ne pas achever de se dissoudre : sélection, promotion de l’effort personnel et de la responsabilité individuelle, code de la nationalité, lutte contre la drogue, etc., les hérisse. Ce retour au réel leur est scandale. Ils ont peur de manquer de moeurs avachies. Voilà tout leur sentiment révolutionnaire. C’est une jeunesse atteinte d’un sida mental. Elle a perdu ses immunités naturelles ; tous les virus décomposants l’atteignent. Nous nous demandons ce qui se passe dans leurs têtes. Rien, mais ce rien les dévore. Il aura suffi de cinq ans pour fabriquer dans le mou une telle génération. Serait-ce toute la jeunesse ? Certainement pas. Osons dire que c’est la lie avec quoi le socialisme fait son vinaigre. » Louis PAUWELS, Le Monome des zombies. Éditorial du Figaro Magazine, 6 décembre 1986.




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