@yoananda2
Le truc, c’est
que ta grille de lecture est une construction métaphysique constitué d’un amalgame
de tas de choses (systémique, cybernétique, mémétique, ésotérisme et j’en
passe). Et à la fin, les sociétés humaines sont pour toi comme des mécaniques
ultra-déterminée dont on peut prévoir l’avenir par la connaissance d’une
physique sociale, un peu comme on peut prévoir qu’un objet qu’on lance en l’air
va retomber vers le sol.
Je ne vais
pas te dire que c’est faux ( ou juste), ce n’est pas le sujet, ce que je vais
essayer de te faire comprendre, c’est que ce n’est pas le rôle de ceux qui sont
chargé de la défense d’un territoire de s’adonner à de grandes spéculations
métaphysiques et mystique, ce ne sont pas des chamanes, ce sont des soldats,
ils doivent être ancré dans les faits tels qu’ils se présentent pour évaluer
les dangers le plus rationnellement possible et faire un état des lieux de la
situation. Cela dit, toi tu n’es pas militaire, on ne t’as pas chargé de la
défense du territoire et d’évoluer dans un espace de rapports de force marqué
par les spécificités des actions et des choix des acteurs internationaux, donc
tu as tout à fait le droit de te lancer dans toutes les spéculations
métaphysiques qui te plaisent. Mais ces généraux, par leur responsabilité, n’ont
pas ce luxe, ils ne vont pas commencer à décrire une menace qui pourrait hypothétiquement
arriver dans un avenir incertain sur des menaces qui n’existent pas encore et
sur une échelle de 50 ans au lieu de décrire celles qu’ils ont sous les yeux. Tu
comprends ce que je veux dire ?
Dans une
bataille, lorsqu’on transmet à un commandant qu’une armée ennemie se dirige
vers la forteresse qu’il commande et que selon les prévisions elle devrait être
au contact de ses troupes dans 48 heures, il ne va pas se mettre à spéculer sur
le temps et l’espace qui seraient des illusions de notre cerveau ou sur un danger
qui pourrait hypothétiquement advenir dans 20 ans, il va mettre ses hommes en
ordre de bataille pour être prêt dans les temps imparti tel que les horloges
les mesurent, c’est ça qu’on attend de lui.
Alors bien sûr,
le rôle des militaires est d’évaluer les dangers présents mais aussi à venir, donc
ils doivent aussi faire de la prospective mais ils ne considèrent pas que ce qu’ils
projettent va forcément arriver ou est déjà arrivé, mais que ça PEUT arriver.
Là, les généraux ne te disent pas que les exercices de l’OTAN, ils te disent
que ça peut dans un avenir proche et que c’est très dangereux.