Offensive commerciale
La commercialisation des deux médicaments a démarré sur les
chapeaux de roues. MSD vient de sécuriser un deuxième contrat avec les États-Unis,
ce qui porte le total des commandes du gouvernement américain à 2,2 milliards de dollars pour 3,1 millions
de traitements (avec une option sur
2 millions supplémentaires). La France
a, elle, acheté 50 000 « cures »
(deux comprimés par jour pendant cinq jours), qui lui seront livrées fin
novembre ou début décembre. L’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Serbie,
Singapour, la Corée du Sud et la Grande-Bretagne ont également passé commande.
En outre, des accords de licences avec cinq fabricants indiens de génériques ont été conclus, de même
qu’un contrat avec le Medicines Patent
Pool, une organisation soutenue par les Nations unies, pour en donner l’accès à 105 pays à revenus
faibles ou intermédiaires à un prix plus abordable. MSD, qui a commencé la
production de son médicament dans ses huit usines, prévoit d’en livrer 10 millions d’ici à la fin de
l’année, et au moins deux fois plus en 2022.
Albert Bourla, le PDG
de Pfizer a, lui, indiqué être en discussions avec 90 pays. La tâche est sans doute plus aisée pour le laboratoire
new-yorkais, qui peut déjà se targuer de sa domination sur les vaccins anti-Covid.
Il a vendu 500 000 traitements à l’Australie, 250 000 à la Grande-Bretagne et
70 000 à la Corée du Sud. La bataille avec MSD ne devrait pas avoir lieu sur le
prix. Pour les pays riches, Pfizer a fixé un tarif équivalent à celui du
molnupiravir, autour de 700 dollars la
cure de cinq jours, ainsi qu’un rabais pour les pays pauvres. Si le jeu
reste ouvert, les deux laboratoires devront toutefois se partager le gâteau. Fin
octobre, MSD prévoyait de réaliser de 5
à 7 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel avec son comprimé d’ici à
la fin 2022 (dont 500 millions à 1 milliard dès cette année).
Pilules anti-Covid : la bataille se prépare entre les labos
américains MSD et Pfizer
Le Figaro, jeudi
11 novembre 2021, p. 22