@Norman Bates
Je me souviens bien que Sarko m’apparaissait
« transgénique » quand il était candidat. Mais Hollande n’a guère
fait mieux : il a dit encore récemment sa frustration de ne pas avoir eu
sa guerre contre Bachar. Alors que Sarko a eu la sienne contre Kadhafi. Il n’a
rien dit quand on a su par les médias (scoop wikileaks) le faux attique sur
l’ambassade des EU près de l’Elysée. Sa déclaration sur l’attente des
instructions de Trump que pourtant il détestait : l’allégeance publique au
chef passait avant tout. Le plan
Touraine de destruction des petits hôpitaux est passé crème, puisque c’est la
gauche. Et on sait où elle est maintenant, avec les centaines de millions
financés au GAVI (on apprend que UNITAID a filé 40 millions de dollars à Andrew
Hill quand il a fait son étude sur l’ivermectine, à un moment critique de
décision, dont Tess Lawrie avait dénoncé le caviardage). L’embargo contre
Poutine, ouvrant une propagande de guerre dangereuse et détruisant les
débouchés agro-alimentaires des petits producteurs. Les nouvelles méthodes de
répression contre les manifestants avec
la loi-travail… Bref… Les modes racaille
ou faux-cul ne sont que des distinctions de formes.
Macron est encore d’un autre niveau dans le pire. Dès la
première année, Sarko et Hollande se sont trouvés en bas dans les sondages et
tout le monde attendait leurs sorties en fin de mandat. Ce n’est pas le cas de Macron.
Il est d’une autre intelligence et d’un autre cynisme pour préserver les
apparences et se garder avec lui tous les instruments de son règne. Les médias,
par exemple, pouvaient encore (ponctuellement) tirer à boulets rouges contre Sarko et Hollande.
C’est fini maintenant : les fact checkers expliquent pourquoi les
conneries de Macron, en fait n’en sont pas. Sa main de fer est bien plus
puissante.
Vu la vidéo de Monsieur Phi, elle ne porte que sur
l’explication du bouquin, pas des formes que cela prend aujourd’hui (il l’a
annoncé pour une nouvelle vidéo, mais je ne l’ai pas trouvée). Quand j’ai lu
1984, vers 15 ou 16 ans, je me souviens très bien n’avoir pas compris l’un des
trois oxymores : « La guerre c’est la paix ». Mais je me disais
que plus tard, je comprendrais peut-être, même si je ne l’espérais pas. Il y a
eu le concept du « droit d’ingérence (imaginez qu’on dise « le droit
au vol » à défaut de pouvoir dire « le vol »). Mais c’était la
guerre en Irak de 2003, qui m’a fait comprendre comment c’était possible, alors
que je n’arrivais pas à imaginer cela : « pacifier la zone »,
« sécuriser le territoire », « frappes chirurgicales »,
dégâts collatéraux ». Maintenant, c’est bon, le tabou de la guerre est
détruit.
« Le nationalisme, c’est la guerre » : c’était
bien joué aussi comme oxymore. Alors que le principe des nations, c’est ce qui met
fin aux empires et en évidence qui agresse qui. Hitler était impérialiste,
puisqu’il a conquis l’Europe : son nationalisme état le faux nez, pas le
problème.
L’oxymore est un puissant levier pour péter une langue et ne
plus permettre à la pensée de s’organiser correctement. Mais bref, je reste anecdotique, je n’arrive
pas expliquer, ça m’énerve. La destruction de la langue est tout l’angle mort
qui fragilise et détruit une société, c’est même l’arme ultime. Ça, je le sais.
Macron aussi. Sibeth et Marlène, par exemple, servent à ça. Veran et Attal sont
pas mal non plus.
On peut répondre à quelqu’un qui ment et démonter ce qu’il
dit. On est désarmé devant quelqu’un qui dit n’importe quoi : même quand
lui le sait, même quand il sait que vous le savez.