Au sujet des
Guerres de Religions
Au XVI siècle ont eu lieu ce que l’on a appelé les
guerres de religions. Celles-ci ont lieu en réaction à la toute-puissance de la
caste religieuse qui était la fournisseuse de la santé spirituelle. L’accès au
paradis, résultat d’un comportement sanitaire adéquat, dépendait du jugement donné
par un clergé aux ordres d’une élite religieuse, composée de représentants des
grandes familles aristocrates et grande profiteuse de la recollection d’une énorme richesse
fournie par la classe des pouilleux croyants en échange de la super bonne santé
spirituelle qui donnait accès au paradis. Le clergé se composait de plusieurs
groupes.
- Le plus nombreux regroupait les diacres, frères et enfants de cœurs,
chargés d’apporter un soutien logistique aux officiants, appeler aussi larbins
et infirmiers des dispensateurs de la médecine céleste.
- Venaient ensuite le
groupe des soutanes : ceux-ci avaient appris à lire, spécialement le
catéchisme écrit par Monseigneur Vidal, ils recevaient les ordres de leurs
supérieurs pour élaborer l’homélie du dimanche et enseigner à leurs ouailles
comment accéder au paradis de la santé éternelle [de l’âme].
- Le troisième groupe, peu nombreux était celui des chasubles, ceux-là étaient adoubés on les
appelait Mon Seigneur, bien qu’ils n’étaient le Seigneur de personne. C’est eux
qui étaient la destination des dons que leurs sous-fifres récoltaient dans les
campagnes : campagnes contre le Malin, campagnes contre la Maline,
campagnes contre l’Hérésie et il y avait beaucoup de campagnes.
Mais en plus
des dons il y avait aussi la dîme, participation obligatoire pour avoir droit
aux soins célestes, aux bienfaits [anti-moustique] de l’encens des hôpitaux de
la foi nommés Cathédrales, sans elle point de salut. Ces chasubles avaient leur
propre hiérarchie pyramidale caractérisée par des couleurs différentes reconnaissables
au nombre de concubines. Les chasubles se déplaçaient en carrosse de la marque
Mercedes ou Rolls Royce et tout le monde s’inclinait devant eux : ils
avaient les clefs du paradis sanitaire céleste. Ils avaient trouvé la solution
suprême d’atteindre le Paradis : les Indulgences. Celles-ci consistaient à
acheter au clergé, pour se prémunir du mal, cette indulgence qui agissait
préventivement contre tous les péchés futurs et assuraient la présence au
paradis sanitaire céleste. Le nombre de péchés que vous pouviez faire
dépendaient exclusivement de l’importance de l’indulgence et de leur
nombre. On attribuait à l’indulgé une
plaque où apparaissait son identité qui
était affiché là où tout le monde pouvait le vérifier. Côtoyer un « indulgé »
assurait une sécurité importante : vous ne pouviez être touché par le Mal.
Les chasubles, de plus de couleurs, élaboraient le dogme de la vrai foi, à l’usage
de leurs soutanes, élisaient leur chef, dans la plus totale obscurité, comme
récepteur et juge de la vérité divine, lui seul, mais aidé de ses électeurs,
pouvait dire ce qui était la voie pour atteindre la paradis de la santé céleste.
Tout le monde se référait au dogme à travers le livre saint appelé Catéchisme
ou Vidal suivant les lieux. Le dogme dominant n’admettait aucune contestation
et se référait surtout à l’infaillibilité
du chef récepteur de la connaissance suprême issu de Dieu lui-même.
Évidemment
cette situation généra de nombreuses idées perverses, par exemple que les
indulgences n’empêchaient pas d’aller en enfer, mais les médiums qui avaient pu
le prouver en contactant les morts étaient irrémédiablement brûlés sur l’autel
de la Vérité. D’autres pensaient que, pour atteindre le paradis, on pouvait le
faire d’une façon beaucoup plus simple en écoutant le divin qui était à l’intérieur
de chacun, d’autre en faisant des gymnastiques rituelles qui permettaient de remettre
les choses dans l’ordre divin, d’autres de prendre des potions magiques qui
purifiaient l’âme et donnaient accès au divin, d’autres qu’il fallait côtoyer
le mal à petite doses pour s’en prémunir et rester sain de l’âme et du corps, d’autres
encore riaient beaucoup et d’autres n’avaient qu’une hâte : taper la belotte
avec Dieu.
À suivre