@Conférençovore

Oui et la "crise sanitaire" nous a donné l’occasion de découvrir plusieurs profils de cet acabit, bien que ce ne soit probablement pas une nouveauté dans l’histoire humaine. D’une façon générale, l’intelligence n’est pas une ligne que l’on pourrait mesurer avec une règle, c’est plutôt une lumière qui rayonne dans de multiples directions et qui doit pouvoir tout éclairer. Une intelligence partielle, qui se développe non comme un soleil mais comme une torche éclairant ceci et non cela est une "intelligence déséquilibrée". C’est ce déséquilibre qui produit des zones obscures et c’est dans cette obscurité que se développe le pus de la certitude, donc la "connerie". Car toute certitude est une nécrose spirituelle. Il est ainsi préférable d’avoir une intelligence moyenne mais agile et souple, plutôt qu’une intelligence localement performante mais comportant des points aveugles ; de même qu’il vaut mieux avoir deux bras moyennement musclés qu’une seul bras plus fort que trois bras. Je ne veux pas seulement dire qu’il ne faut pas trop se spécialiser intellectuellement, mais qu’il faut considérer l’intelligence comme un phénomène complexe et subtil, un organisme vivant. Nous sentons cela quand nous songeons, sans pouvoir exactement le définir, à ce qu’est "un homme de bon sens". Tout juste peut-on dire que l’homme de bon sens est celui dont l’intelligence est en bonne santé.