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TchakTchak 4 juin 2022 21:31

Boris et Croa,

Il y a eu deux approches venues, qui peuvent se repousser comme se croiser : l’agriculture bio à la française et l’agriculture organique issue du fonctionnement écologique.

L’agriculture bio est relatif au label attestant l’absence d’ajouts chimiques et à son cahier de charges qui en permet l’obtention et l’agriculture organique est relatif à l’optimisation des moyens et ressources écologiques (exemples : paillage, plantes amies/ennemies, milpa, culture en butte, spirale aromatique, école de permaculture…). La traduction "organic food" en "produit bio" (ou l’inverse) est une approximation sémantique qui indique l’ambivalence entre les deux approches.

 

L’agriculture industrielle a supplanté le génie paysan de jadis (sélection massale, protection contre l’érosion avec les haies, création de biefs d’irrigation, assolement biennal et triennal…) avec l’extension des monocultures adaptées au développement des transports à longue distance. Le génie paysan intégré au paysage est passé à l’ingénierie agricole externe avec développement des équipements motorisés et des intrants chimiques.

La culture organique renoue avec celle traditionnelle en apportant un regard sur un milieu vivant, y compris scientifiquement éclairé (les époux Bourguignon, par exemple) plutôt que simplement domestique (le brûlis épuise à long terme, la jachère comme le labour sont inutiles…).

Agriculture industrielle = rendement à l’hectare : comment monter la production de 6 à 7 tonnes de blé à l’ha ?

Agriculture organique (dont bio) = productivité à l’ha : comment accroitre le nombre de productions simultanées sur un même ha ?

 

Les Amish ont gardé l’agriculture traditionnelle. Je n’ai pas été voir sur place, mais ils sont bien restés en bio pour la plupart (pas tous, me dit Internet, le monde Amish n’est pas complètement homogène non plus). Leur paradigme : (la nature appartient à dieu, les humains en sont les gardiens qui en bénéficient) peut les rendre rétifs à l’approche holistique de l’agriculture organique (l’écosystème est le moteur biologique à comprendre et maintenir de production d’êtres vivants pour en bénéficier), d’autant plus qu’elle est apportée par le monde industriel qui a abîmé l’oeuvre divine.

 

 Cet article montre les ambivalences : aussi bien selon les Amish, la méfiance contre le monde industriel qui corrompt les humains, que le mépris, selon la journaliste, contre cette population qui préfère la croyance irrationnelle à un dieu au pouvoir des humains au progrès de ses moyens d’existence.

https://www.courrierinternational.com/article/2010/08/26/les-amish-grands-pollueurs-devant-dieu

 

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Les échanges dans ce module sont intéressants : la reconnaissance auprès des Amish d’avoir su éviter les méfaits du monde industriel et consumériste l’emporte sur le dénigrement contre eux et leur choix d’un système théocratique impérieux. A l’époque du documentaire, la balance aurait sans doute été différente dans les échanges, pointant plutôt sur l’autoritarisme imposé aux mœurs.

Les nécessités difficiles de résilience et de l’autonomie d’existence n’étaient pas apparentes : les périls écologiques, technologiques et économiques n’existaient pas encore.

Il va falloir, hein, pour ceux qui n’ont rien commencé...




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