Je me suis forcé à regarder les vidéos. Il est évident que les deux protagonistes ne sont pas de même niveau. Quand le singe savant disserte sur la fin de la religion et de la civilisation comme causes de la baisse de natalité, Houellebecq montre que le phénomène est mondial. Et Todd l’avait aussi expliqué d’ailleurs. Mis à part le cas de l’Afrique, bien plus en retard, y compris son explosion démographique qu’elle commence à peine.

L’histoire, on la connaît : jadis la mortalité infantile élevée, idem la natalité pour compenser, ainsi que l’absence de contraception. Puis la révolution industrielle qui a apporté du confort de vie et réduit la mortalité infantile. Donc l’explosion, avant la transition démographique. Puis une sorte d’eutrophisation des populations devenues urbaines.

C’est la même chose avec un troupeau d’animaux sauvages : quand il est trop abondant, car les conditions naturelles y sont favorables, la natalité chute parmi le troupeau.

Tout est lié.

Houellebecq a des capacités d’analyses de niveau anthropologique (même si je ne partage pas tout ce qu’il dit). C’est la raison pour laquelle ses romans sont redoutables. Alors qu’Onfray reste un littérateur de salon.

La bio de Houellebecq est d’ailleurs ahurissante.

Né à la Réunion (j’aurais plutôt imaginé à Melun...).

De parents communistes, ils l’ont abandonné à sa grand-mère dès la naissance pour voyager en Afrique pendant 1 an. Voyage qui s’est soldé par leur divorce, bon… 

Son père était guide de haute montagne (oui, oui…).

Houellebecq est ingénieur agronome (ah…).

Sa mère, médecin, a eu une vie plus ou moins beatnik remplie d’amants. Un journaliste est passé l’interviewer quand elle était septuagénaire. Elle habitait seule dans une cabane sur les hauteurs de la Réunion, où il y avait, comme vaisselle, deux assiettes, deux verres, deux fourchettes…

On comprend que cet écrivain soit impitoyable sur ses congénères et avec la vie, ce qui lui fait cette lucidité particulière.