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ezechiel ezechiel 26 février 2023 13:43

@ged252 "Voilà bravo, il y a bien quelques différents entre français et juif, ça ne date pas pas d’aujourd’hui, mais l’origine se trouve 150 ans en arrière, il aurait pu remonter plus loin et aller jusqu’aux années 1870."

Le messianisme juif est en fait enraciné dans le talmudisme dès le premier siècle après Jésus Christ, et en totale opposition avec l’Europe catholique contemplative, de charité et de justice qui était soumise au Christ pendant plus de 15 siècles.

Bernard-Henri Lévy développe ce qu’est l’esprit révolutionnaire juif contre Dieu : les rabbins talmudistes sont supérieurs à Dieu et peuvent même modifier Sa loi, il n’y a pas de Rédemption ni de Salut après la mort, la révolution messianique pour imposer un Paradis terrestre doit donc s’effectuer sur Terre, par la volonté des hommes supérieure à celle de Dieu, ignorant la culture et l’identité des peuples :

"Et cela parce que l’être juif me semble la meilleure école qui soit pour comprendre comment on peut être fidèle à un texte sans le sacraliser, comment on peut tirer son être d’une lettre sans en faire une idole ou un fétiche. « La loi des maîtres est supérieure à celle de Dieu et peut même la modifier », dit le Talmud. Dans le Talmud Baba Metsia, le récit extraordinaire de Rabbi Eliezer qui invoque le témoignage des anges et de la nature et du ciel, mais qui doit céder devant les arguments des maîtres car la Torah n’est pas au ciel. Et, toujours à ce même propos, cet autre fragment talmudique qui dit qu’une large part de la loi fut oubliée à la mort de Moïse. Eh oui ! Cette loi donnée, brisée, enseignée, oubliée et qui n’est plus dans les cieux, ce manque qui la troue irréversiblement et avec lequel il faut vivre, quelles que soient les protestations de la foule et du peuple, quel contre-feu, quel antidote à l’idée de la loi totale défendue par les fondamentalistes !"

"Je crois cependant qu’entre la spiritualité juive et les autres, musulmane comprise, il y a une première différence essentielle : le commandement d’aimer la Torah plus que Dieu, d’aimer le Talmud plus que la Torah. Il y en a une deuxième : cette image d’un homme juif qui commence, comme dit Levinas, par dire non à Dieu ; le fait que « la grande gloire du Créateur est d’avoir mis sur pied un être qui l’affirme après l’avoir contesté » ; cette « grande gloire » que c’est, pour Dieu, d’avoir « créé un être capable de le chercher ou de l’entendre de loin, à partir de la séparation, et presque de l’athéisme ». C’est cette différence, c’est cette définition de l’homme comme liberté et responsabilité face à Dieu, c’est cette théorie de l’empoignade, ce Dieu comme faille et comme appel, ce Dieu qui ne peut que manquer, c’est tout cela qui fait que c’est en m’adossant à la sagesse juive que je trouve les outils qui me permettent, théoriquement, philosophiquement, métaphysiquement, de penser les fondamentalismes d’aujourd’hui, tous les fondamentalismes, et notamment le fondamentalisme musulman."

"Le peu que je sais du judaïsme et de son génie, c’est que c’est la seule spiritualité qui n’enjoint pas de quitter le monde pour aller vers Dieu."
Bernard-Henri Lévy - "Comment je suis juif ?"




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