Ce n’est peut-être pas
fortuit que ce soient trois femmes, Jane Goodall, Diane Fossey, Biruté Galdikas, les "Trimates",
qui aient perforé la séparation entre les singes et les humains. Elles ont été aussi vivre chez eux, dans leur milieu naturel,
contrairement à Frans de Waal du documentaire, qui semble les avoir étudié essentiellement
dans notre espace, eux dans des zoos et des cages.
J’adhère évidemment à l’emboitement
du monde moral et rationnel avec le monde émotionnel. On paye encore aujourd’hui
de la pensée par catégorie qui fait de chacune d’elle une chose en soi.
L’antinomie coopération /agressivité nous vient de notre biologie. Si la
prédation et la coopération sont entremêlées, c’est parce que la disponibilité
en carbone a sa limite et que la biologie ne peut pas produire indéfiniment des
êtres vivants. A défaut, la biologie les renouvèle. Ce qui explique le
fonctionnement communautaire : ce n’est pas facile de construire une
société, animale comme humaine, de coopération, évitant les écueils de l’agressivité, ou en tout cas, sachant structurer celle-ci. On ne peut donc pas distribuer indifféremment
de l’empathie, du bien être à n’importe qui, il faut aussi savoir protéger ce
qui est acquis et gérer son énergie.
Quant-au masculin/féminin,
les deux sont nécessaires l’un à l’autre, justement, ne
serait-ce qu’interindividuellement. Le documentaire suggère que l’abondance
féminise, ce qui voudrait dire que la rareté masculinise. La fertilité, l’abondance,
c’est féminin. Pour aller chercher les provisions, il faut de la force et de l’agressivité.
La fin n’est pas très
optimiste, ça tombe bien, moi non plus je ne le suis pas.