Affaire Mila : une suite hélas sans fin...
Voilà où nous en sommes. De lâchetés en démissions, les Français doivent se terrer, se taire, disparaître jusqu'à être "exfiltrés" de chez eux. Avec le confinement, beaucoup ont fini par comprendre qu'il était grand temps de s'extraire de ces certaines zones urbaines (qui étaient devenues invivables de toutes façons). Certains l'ont fait en partant à la campagne, d'autres à l'étranger mais je voulais revenir sur l'emploi de ce dernier participe passé. En principe on l'utilise quand il s'agit d'aller libérer une personne prise en otage par un groupe terroriste ou encore quand il s'agit d'évacuer un policier qui a infiltré une organisation criminelle mais, en 2020, il est désormais couramment employé dans la presse pour évoquer l'évacuation d'une ado autochtone de 17 ans de son lycée. Il y a des dizaines d'exemples mais celui-ci suddit (on admirera au passage la précision du fact-checking de Libé) : https://www.liberation.fr/checknews/2020/01/22/mila-une-jeune-femme-de-16-ans-a-t-elle-ete-exfiltree-de-son-lycee-par-la-police-suite-a-une-video-a_1774539
Revenons sur la genèse de cette triste affaire. Elle a commencé lors d'une séquence vidéo avec des rafales de propositions plus ou moins indécentes sur un réseau social dont j'ai oublié le nom et qui émanaient tous ou presque de jeunes gens très agressifs et d'une même origine. Ces derniers n'ont pas supportés d'être éconduits par une jeune femme s'affirmant pourtant lesbienne (je crois sincèrement que la chute vertigineuse du QI en France n'est pas une légende... saloperie de perturbateurs endocriniens !). Bref, comme toujours, que ce soit dans une ruelle ou dans le virtuel, les menaces et insultes ont alors fusé. La jeune Mila a estimé que cela suffisait. Elle a alors exprimé en vidéo son ras-le-bol légitime face à l'attitude peu cavalière de ces jeunes gens en mal d'affection puis son aversion d'une religion/culture en particulier, en l'occurrence, celle supposée être celle des jeunes gens en question*. Sa sortie de piste jugée par certains blasphématoire a alors généré des dizaines de milliers de menaces de meurtre et de viol, la divulgation de ses données personnelles (adresses, numéro de sécu, etc) et tout un pataquès médiatique. Les menaces ont même été physiques et ce, jusqu'au bout de l'Europe sur la petite île de Malte où elle avait naïvement cru pouvoir passer ses vacances tranquillement. Bref, oui, elle a donc bien du être "exfiltrée" de son lycée (certes pas par la gendarmerie mais à part Libé qui pinaille, tout le monde se fout de ce détail...) une première fois parce que... bah parce que c'est ainsi que cela se passe en France : la victime doit se cacher.
Cela aurait pu en rester là (façon de parler parce que... hélas, non) mais récemment, suite à une bourde de sa part (elle a indiqué le nom de son nouveau lycée...), elle a été assignée à résidence par le Ministère des Armées.
Attention tout de même ! Ne nous y trompons pas : Mila est à des années-lumières de la pucelle d'Orléans. Elle n'a jamais exprimé le souhait de bouter qui que ce soit de notre pays. Elle n'est qu'une gamine de son époque, insouciante, inconsciente et à qui la technologie moderne permet comme à tous ses pairs d'exprimer publiquement ces états d'âme et même au-delà. Certes, elle n'a pas de filtre, certes, elle n'a peut-être pas tout à fait compris ce qu'était devenu notre pays. Certes, elle manque cruellement de discernement et de distinction mais contrairement à ses milliers de harceleurs, elle n'a jamais incité à commettre des violences ni menacé qui que ce soit. Il y a quelques semaines, elle nous a refait une sortie audiovisuelle similaire à la première (donc toujours avec aussi peu d'élégance dans la forme) mais cette sortie semblait davantage témoigner de sa frustration légitime d'être finalement la seule véritablement punie de l'histoire tout en en étant la seule victime réelle. Elle a juste été coupable une fois de plus de légèreté jusqu'à dévoiler involontairement le lieu où elle tentait de poursuivre sa scolarité. Mais si l'on veut résumer tout ce que l'on peut éventuellement lui reprocher, cela tient en in fine en un mot : rien. Et malgré tout, le prix exorbitant à payer pour ce rien est celui d'avoir hérité d'un C.DI. bien spécifique, à savoir une Clandestinité à Durée Indéterminée, sorte de contrat tacite reconductible jusqu'à l'infini que nos chères autorités lui ont forcé à signer il y a quelques mois, chez elle, dans son propre pays et devant 67 millions de témoins.
Mila se retrouve exactement dans la même situation que ces gens qui s'apprêtent à témoigner dans des procès contre des organisations mafieuses ou terroristes, à ceci près que le nombre de menaces n'est pas du tout du même ordre. L'autre éternel problème que pose ce régime spécial de "protection permanente" auquel elle est donc astreinte est que comme tout ce qui nous pourrit la vie dans ce pays, il ne dit pas son nom. C'est une règle : ne jamais nommer le mal ou alors le nommer très mal, avec des euphémismes ridicules tels qu'"islamisme fondamentaliste radical".
Son père a donc publié une tribune et nous avons eu droit ces derniers jours à une réponse fabuleuse de notre Ministère des Armées à travers un communiqué qui nous explique que "son maintien au sein detablissement lui fait courir un risque que l'on ne peut pas accepter, ni pour elle, ni pour les 750 élèves de l'école". Il est précisé également qu'elle "n'a pas été exclue. (...) et qu'"elle reste une élève de l'établissement". On notera (mais c'est une évidence) qu'il n'est absolument pas question d'éliminer le fameux risque (c'est l'jeu ma pauvre Lucette) mais le plus beau est que notre belle armée a inventé un nouveau concept : l'exclusion physique, concrète d'une personne d'un lieu mais sans exclusion... Dans le même genre, on imagine le dialogue surréaliste entre un videur de boîte de nuit en train de virer un client qui n'a rien fait de mal. « Mais, mais... j'ai rien fait M'sieur... Pourquoi vous me virez comme une merde ?
- Monsieur, sachez que vous n'êtes pas exclu. C'est juste que vous ne pouvez plus rentrer mais cela n'a rien à voir avec une exclusion... ».
Nous avons bien conscience que l'institution chargée d'assurer la défense du pays est très occupée avec tous ces théâtres extérieurs mais on se surprend parfois à caresser le doux rêve, qu'un jour, elle se mettra à défendre les citoyens de ce pays face à des menaces toutes aussi meurtrières... Non, je plaisante bien entendu...
Même son père semble ne pas prendre la pleine mesure de la situation quand il explique que "après l’Éducation nationale, c'est l'armée qui renonce à scolariser une gamine de 17 ans (...) Pour elle, la scolarité c'est fini.". Hélas, il édulcore. Ce n'est pas seulement sa scolarité qui est flinguée mais toutes ses libertés fondamentales : ses libertés de réunion, de culte (sauf si elle se convertit à la vraie de vraie, l'unique... ), ses droits à la sûreté ou celui de simplement circuler librement à visage découvert et habillée comme elle le souhaite. En réalité , ce sont l'intégralité ou presque de ses droits qui lui ont été ôtés. Il est entendu que les Français du cru sont déjà des sous-citoyens chez eux mais Mila a obtenu un statut encore plus bas que nous autres : c'est une sous-sous-citoyenne. Elle, vivante, innocente, mineure, en situation régulière a officiellement droit à infinimment moins d'égards que le cadavre d'un clandestin régularisé majeur qui, pour témoigner de sa gratitude à son pays d'accueil, a décidé de découper la tête d'un prof parce qu'il avait montré des dessins visibles en deux clics en proposant même à ceux que cela choquerait de sortir 5 minutes de la classe. C'est ainsi en Absurdistan : la dépouille d'un terroriste étranger bénéficie d'un respect infiniment plus important que la vie d'un citoyen Français vivant légalement chez lui et n'ayant commis aucun délit. Oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, le cadavre du Tchétchène qui a massacré Samuel Paty a été ré-expédié dans son pays d'origine. N'importe où ailleurs, il aurait été mis dans une fosse commune dans le meilleur des cas mais là, lui a pu être enterré sur la terre de ses ancêtres, célébré en véritable martyr par une population locale déchaînée éructant à sa gloire et du petit dieu au nom duquel il avait agit chez nous. Le nom d'une rue lui sera peut-être même attribué...
Le Ministère désarmé nous a donc expliqué qu'une mineure française était tenue de poursuivre sa scolarité "à distance" et attendre patiemment que la "situation s'apaise" sans précisions quant à la durée de l'attente. Heureusement, nous avons des exemples qui peuvent nous en donner un aperçu : la publication des Versets sataniques de Salman Rushdie a beau avoir eu lieu en 1988, elle lui a valu des menaces à peine voilées d'attentats-suicides du Ministre des Affaires Étrangères pakistanais et le rappel de l'Iran que la fatwa de condamnation à mort pesait toujours sur lui près de 20 ans plus tard. Certes le Frankistan a encore de la marge par rapport à ces charmantes contrées mais elle ne s'oriente franchement pas vers la paix, l'amour et la tolérance que certains s'échinent à tenter de nous refourguer.
Bref, il y a deux cas à considérer dans cette affaire. 1/ Ceux qui courent "un risque" (de se faire agresser, violer, égorger ou décapiter). 2/ L'origine des risques. Pour le 1/ c'est très simple : ici, Mila, sa famille, ses 750 désormais ex-camarades et, plus généralement, n'importe qui osant déclarer publiquement qu'une religion en particulier est franchement merdique, qu'elle n'apporte rien à notre pays et que, vu ce que l'on observe au quotidien, il est sans doute temps que cette plaisanterie prenne fin une bonne fois pour toutes (de manière pacifique, cela va sans dire). Évidemment, le problème est le 2/ C'est LE non-dit des non-dits. Qui diable menace de tuer et pourquoi ? Quand on lit ces communiqués, ces réactions, cela semble être un véritable mystère. Protéger Mila mais... mais... mais... de quoi et de qui ? D'un raid de frelons asiatiques ? D'une attaque d'une moussaka géante ? On ne sait pas trop... enfin si mais faut pas l'dire...
Cela étant, de quoi parle-t-on précisément ? De quelle proportion au juste ? Là, les avis divergent. Si l'on en croit l'écrasante majorité des politocards et médias de masse (à l’exception de quelques uns qui ont senti qu'il y avait un créneau), ce serait une "ultra-minorité". Ils nous le rabâchent depuis 5 ans bien tassés tout en nous intimant l'ordre de nous habituer à ces petits désagréments.
Nous allons donc tenter de répondre plus ou moins à cela mais avant nous devons préciser qu'il n'existe pas 22% d'une certaine classe d'âge (les 15-17 ans en l'occurrence) qui font "courir un risque" physique direct à la demoiselle. Il serait diffamatoire d'écrire une telle chose. En revanche, telle est bien la proportion de petits Français de 15-17 ans qui disent approuver le massacre de Charlie. Oui, j'ai bien écrit "approuvent" parce que, en français les antonymes de "condamner", c'est-à-dire les synonymes de "ne pas condamner" sont : absoudre, accepter, acquitter, amnistier, applaudir, approuver, autoriser, cautionner, décharger, disculper, excuser, gracier, innocenter, pardonner, permettre, recommander... Ne pas condamner un crime implique a minima que l'on estime qu'il n'en est pas un. Or il se trouve que l'exécution capitale pour un délit (qui n'existe pas chez nous mais ça...certains s'en contre-foutent) de blasphème n'est non seulement pas un crime dans une certaine religion mais un juste châtiment. Je mets la source pour ceux qui douteraient des chiffres avancés ici (cliquez sur "Résultats" et allez en page 17 du document fourni via ce lien) :
https://www.ifop.com/publication/droit-au-blaspheme-caricatures-liberte-dexpression-les-francais-sont-ils-encore-charlie/
Ainsi, plus d'un jeune (ex-)camarade de Mila sur 5 "ne condamne pas" les auteurs de l'attentat de janvier 2015. Et si on y ajoute les 6% qui condamnent mais disent "partage[r] certaines [des] motivations [des auteurs]" et les 11% qui sont indifférents, cela devient un tantinet inquiétant pour le fumeux "vivre-ensemble" auquel personne en haut lieu ne croit sincèrement. Concrètement, cela signifie que si quelqu'un parmi ces 22+6% (on va laisser de côté les indifférents pour ne pas trop charger la mule) est au courant qu'un attentat visant à tuer la jeune Mila (ou une autre personne jugée blasphématrice) va être commis, il y a de fortes chances qu'il garde un silence complice, tout simplement parce qu'il approuve moralement l'acte criminel sur le point d'être commis. Je le répète pour que cela soit clair : 22% des jeunes gens de 15-17 ans, en France (ou ce qu'il en reste), en 2020, approuvent que des gens en tuent d'autres pour seulement quelques mots ou gribouillis qui ne ciblent même pas un groupe humain en particulier mais juste une croyance. 6% condamnent mais
comme ils "partagent certaines des motivations...", il n'est pas du tout certain qu'ils sortiraient de leur silence. Le focus de cette étude sur les jeunes musulmans (15-24 ans) est sans appel : seulement 62% "condamnent les attentats totalement". La salat est dite.
Conclusion : si à titre personnel, la réaction pleine de couardise des autorités, Ministères et cie n'a pu surprendre que les naïfs, cette situation inédite dans l'histoire de France (à part en temps de guerre...) a le mérite de nous autoriser officiellement à l'écrire : Nous vivons bel et bien dans un pays de merde. Notre pays reste encore très beau (encore que cela dépend des lieux et des gens qui les fréquentent...), certes, mais concrètement c'est un beau pays de merde. Leurs histoires de confinement vont peut-être continuer encore un peu... et très franchement, à titre personnel, cela m'en touche une sans faire bouger l'autre mais s'agissant de la petite Mila, mon intime conviction est qu'elle a pris perpète. Soutien à elle.
Le point de vue d’Élisabeth Lévy chez Sud-Radio (abonnez-vous à leur chaîne), histoire d'illustrer le sujet.
* Avec une estimation très basse de 6M de musulmans en France et haute de 150 000 convertis, on peut en déduire que cette religion/culture est à 97% liée aux origines des individus, à savoir des pays d'où ils sont issus soit directement, soit par leurs parents/grand-parents et dont c'est la religion dans des proportions écrasantes comme l'atteste les données fournies ci-dessous. Plus simplement, il suffit de se rendre dans n'importe quelle mosquée pour y constater que les Français de souche y sont en infime quantité. Bref, Mila a réalisé un amalgame entre les origines de ses jeunes prétendants emportés par leur testo et leur religion/culture qui, certes, ne relève pas de la corrélation positive parfaite mais quasi-parfaite (avec une marge d'erreur de 3-4%, on est pas mal). Je reproduis les chiffres avec les sources ci-dessous pour les sceptiques :
Turquie 99,8% (2020) ;
Afghanistan et Somalie 99,7% (CIA) ;
Maroc et Mauritanie 99% (CIA) ;
Tunisie 99% ; la 2ième religion du pays est le christianisme avec 25 000 personnes, principalement des étrangers et la
3ième est le judaïsme et ses... 1 500 membres (Département d’État des États-Unis, 2010) ;
Algérie 98-99% (estimation) ;
Niger 98,3% (Dominique Lewis, Afrobarometer, 2013) ;
Comores 98% (Ministère français des Affaires étrangères, données de 2017) ;
Soudan 97% ;
Sénégal 96,1% (CIA) ;
Mali et Irak 95% (CIA) ;
Tags : Polémique
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