Alexandre del Valle chez Omerta : géopolitique et actualité
Voici une excellente entrevue d'Alexandre del Valle accordée au nom moins excellent média Omerta (abonnez-vous).
Il aborde plusieurs sujets d'actualité.
Une des premières réflexions importantes dont il est l'un des seuls à relever c'est la fracture des représentations entre les pays européens quant à la perception des positionnements politiques des uns et des autres selon les sensibilités de chaque pays.
Il explique par exemple, qu'alors qu'ils sont taxés d'extrême-droite en France où en Espagne, en Italie et y compris par la gauche italienne, Georgia Méloni et son parti sont considérés comme étant de centre-droit. Les Italiens étant forcément attachés à leur identité et la religion chrétienne, il n'y a pas de polémique sur l'identitarisme. On retrouve cet inconscient collectif identitaire dans nombre de pays d'Europe de l'est/centrale.
Nous pouvons d'ailleurs faire une remarque similaire avec d'autres pays comme le Danemark dans lequel, la gauche que nous nous associons chez nous à juste titre au laxisme migratoire, est au contraire cohérente avec elle-même en y étant complètement opposée pour des raisons qui devraient pourtant paraître évidentes à tous : les personnes qui subissent les conséquences fâcheuses de l'immigration sont les plus modestes de la population de souche : il faut d'ailleurs noter que c'était également la position du PCF de Georges Marchais dans les années 80...
En réalité, ce n'est pas simplement une fracture de représentation en fonction des seuls pays mais aussi en fonction des époques.
Si l'on veut prendre un autre exemple encore plus spectaculaire pour ce qui est de la France, c'est le revirement complet de l'attitude de la gauche vis-à-vis de l'islam.
Voici par exemple ce que déclarait Mélenchon le lendemain des attentats du Bataclan : « Je conteste le terme d'islamophobie, quoique je le comprenne. Ce sont les musulmans qui pensent qu'on leur en veut parce qu'ils sont musulmans. Moi, je défends l'idée qu'on a le droit de ne pas aimer l'islam, on a le droit de ne pas aimer la religion catholique et que cela fait partie de nos libertés… ».
Le même qui vient défendre le port de la robe islamique à l'école en 2023 parlait en 2015 du voile islamique comme d'un "chiffon sur la tête".
Et en 2010, alors que le NPA de Besancenot présentait une candidate voilée, Mélenchon remarquait (alors justement) qu'"en ce moment, on a le sentiment que les gens vont au-devant des stigmatisations : ils se stigmatisent eux-mêmes — car qu'est-ce que porter le voile, si ce n'est s'infliger un stigmate — et se plaignent ensuite de la stigmatisation dont ils se sentent victimes".
La raison du spectaculaire et radical virage de la girouette JLM en quelques années seulement et l'abandon de décennies de fermes discours laïcards n'a rien de mystérieuse : c'est une stratégie délibérée de séduction du nouvel électorat. Il est vrai qu'en dehors des jeunes décérébrés par l'EN et de quelques indécrottables fonctionnaires, ceux qui n'ont toujours pas compris la catastrophe qui se jouait, la gauche traîtresse et anti-française ne peut plus guère compter que sur sa clientèle (temporaire) de remplacement.
D'autres sujets d'actualité sont également traités sous l'angle d'un géopoliticien pro-européen (ne pas confondre avec "européiste") et souverainiste : évidemment, l'épisode en cours du conflit israélo-islamique et la stratégie (réussie selon lui) du Hamas, le recentrage géostratégique américain, le poids et rôle du Qatar (vs. Iran), la politique italienne en Afrique, etc.
Il y a deux points que je souhaiterais ajouter par rapport à ce qu'il dit quant à la création d'un État palestinien : non seulement de plus en plus d'Israéliens estiment qu'il n'y a aucun intérêt pour eux à ce qu'il y en ait un parce ce dernier leur serait forcément hostile (sachant en plus qu'une bonne partie de la population estime que, malgré le retrait de Gaza, ils n'ont rien gagné dans l'histoire si ce n'est des pluies de roquette par milliers chaque année) mais il y a toute une partie de la population qui considère que la cis-Jordanie n'est rien d'autre que la Judée-Samarie, donc une partie d'Israël. À cela s'ajoute évidemment la question des lieux saints et le cas particulier de Jérusalem.
Excellente entrevue, même si je suppose qu'elle ne plaira pas à tout le monde...
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Tags : Géopolitique
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