L’Ukraine et l’OTAN : la vraie histoire

Revenons maintenant à la question de l'OTAN, qui est l'autre raison pour laquelle Poutine aurait attaqué l'Ukraine. C'est-à-dire aurait empêché l'Ukraine de rejoindre l'OTAN. En 2007, ***** après la dernière vague d'annexions qui a vu l’entrée la Lettonie, la Lituanie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie dans l'OTAN, M. Poutine a déclaré à la conférence sur la sécurité mondiale.

"L'OTAN a placé ses forces de première ligne à nos frontières. Cette expansion représente une grave provocation qui réduit le niveau de confiance mutuelle. Et nous avons le droit de demander : contre qui cette expansion est-elle dirigée ? Et qu'est-il advenu des assurances que nos partenaires occidentaux nous ont données après la dissolution du Pacte de Varsovie ?"

Bien sûr, personne n'a jamais répondu à cette question. Alors que la course pour faire entrer l'Ukraine - la grande pièce manquante - dans l'OTAN a commencé. 

Maintenant, il y a quelque chose à dire : parce que j'entends souvent des commentateurs à la télévision dire qu'il n'est pas vrai que l'Ukraine allait rejoindre l'OTAN, et que par conséquent Poutine cela n'était qu'une excuse pour envahir l’Ukraine et prendre le pays. Regardons donc de plus près comment l'Ukraine n'était pas sur le point de rejoindre l'OTAN. Revenons donc en 2014, où nous avions laissé Yatseniuk comme premier ministre, fraîchement nommé après le coup de Nuland. 

Dès son installation, M. Iatseniuk a reçu les félicitations de John kerry, ministre américain des Affaires étrangères, de l'ambassadeur américain Pyatt et de John McCain. Le touriste habituel par hasard. ***** Ensuite, Yatseniuk est accueilli avec les plus grands honneurs par ban-Ki-moon aux Nations unies, par David Cameron en Angleterre, par Merkel en Allemagne, avec Vitaly Klitscko, et ensuite par l’Union européenne. Puis il se rend à la Maison Blanche, et il prend soin de faire savoir clairement au monde quelle est la position de la nouvelle Ukraine. 

Après cela, Yatseniuk invite l'OTAN à lui rendre visite à Kiev et demande ouvertement de l'aide et des armements pour soutenir le nouveau gouvernement. 

- le 29 août 2014, M. Iatseniuk annonce que l'Ukraine va demander à adhérer à l'OTAN.

- Le 21 novembre, la coalition gouvernementale annonce que l'OTAN est sa priorité.

- Le 23 décembre, le parlement de Kiev met fin au statut de pays non aligné de l'Ukraine, une condition nécessaire pour entamer le processus d'admission à l'OTAN.

- En mars 2015, Porochenko approuve un plan d'exercices militaires multilatéraux avec l'OTAN. Il s'agit de l'opération N4b Fearless Guardian, avec deux mille deux cents soldats dont mille Américains, de l'opération N4c Sea Breeze, avec mille Américains et 500 soldats de l'OTAN, et de l'opération N4d Rapid Trident, N4c avec 500 Américains et 600 soldats de l'OTAN.

- Le 11 avril, le premier convoi militaire de l'OTAN arrive en Ukraine, pour l'opération Fearless Guardian, au départ de Vicence.

- En avril 2016, Biden promet à Porochenko 335 millions de dollars d'aide à la sécurité. N7 - Ils s'ajouteront à un troisième prêt de 1 milliard de dollars.

- En juin 2017, la Rada, le parlement de Kiev, vote une loi rétablissant l'adhésion à l'OTAN comme priorité de la politique étrangère ukrainienne. N9 - La loi est signée par le président du Parlement, Andrij Parubij, qui a cofondé le parti néo-nazi Svoboda, avec Oleh Tianybok. 

- Andrij Parubij est celui qui serre ici la main de notre progressiste Laura Boldrini. Il a fait l'objet d'une enquête pour le massacre d'Odessa, N11 et a fait publiquement l'éloge d'Hitler à la télévision, en disant qu'il était la plus grande personne à pratiquer la démocratie directe. C'était le président du parlement ukrainien sous Porochenko. Retour à la chronologie.
 - En juillet 2017, un mois plus tard, Porochenko rencontre le secrétaire de l’OTAN, M. Stoltenberg, et demande officiellement à ce que le chemin vers l'admission à l’OTAN soit engagé.

 - En septembre 2018, Porochenko demande au parlement de modifier la Constitution pour faciliter l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.

- Le 7 février 2019, le Parlement approuve les modifications requises de la Constitution et confirme la voie de l'Ukraine vers l'Union européenne et vers l'OTAN, avec un total de 334 voix favorables sur 385.

- Le 21 février, l'amendement à la Constitution prévoyant l'adhésion à l'UE et à l'OTAN entre officiellement en vigueur. En mai 2019, comme nous l'avons déjà mentionné, Zelensky remporte les élections et prend la place de Porochenko. Zelensky continue sur la voie tracée par son prédécesseur. Dès qu'il est élu, Zelensky s'envole pour Bruxelles et rencontre Stoltemberg (photo), égrégore de l'OTAN. 

- En juin 2020, l'OTAN accorde à l'Ukraine le statut de partenaire avec des possibilités accrues. 

- En septembre 2020, le président Zelensky approuve la nouvelle stratégie de sécurité nationale, qui prévoit le développement du partenariat spécial avec l'OTAN, dans le but d'en devenir membre.

- Le 24 mars 2021, Zelensky signe un décret présidentiel pour "mettre en œuvre la décision du Conseil de sécurité nationale et de défense de l'Ukraine, sur la stratégie de chômage et de réintégration du territoire temporairement occupé de la république autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol." ***** La stratégie de lutte contre le chômage et la réintégration du territoire impliquent de reprendre militairement la Crimée et Sébastopol.

En mai 2021, le sénateur américain Chris Murphy se rend à Kiev et rencontre Zelensky. 

 Il annonce ensuite que "l'ouverture de la voie de l'adhésion à l'Ukraine sera la prochaine étape logique vers l'adhésion à l'OTAN".

- Un mois plus tard, au sommet de Bruxelles, les dirigeants de l'OTAN reconfirment la décision prise en 2008 au sommet de Bucarest, selon laquelle l'Ukraine deviendra membre de l'alliance, le plan d'adhésion faisant partie intégrante du processus.

- Le 28 juin 2021, l'Ukraine et l'OTAN lancent un exercice militaire conjoint en mer Noire.

- Le 28 novembre, sur fond d'accusation et de contre-accusation, Moscou exige des garanties juridiques que l'Ukraine ne rejoindra jamais l'OTAN. Ces garanties, bien sûr, ne sont pas données.

- Le 30 novembre, Poutine déclare officiellement quelle est la ligne rouge des Russes en Ukraine : tout nouveau placement de forces ou de matériel de l'OTAN en Ukraine représenterait la ligne rouge pour son pays. N23b Poutine a notamment souligné ses inquiétudes quant à l'arrivée potentielle de missiles hypersoniques à longue portée qui pourraient toucher Moscou en 5 minutes. N23c : J'espère que nous n'en arriverons pas là, a déclaré M. Poutine, et que le bon sens et la responsabilité envers son propre pays et la communauté mondiale finiront par l'emporter.

- Le 1er décembre 2021, Poutine exige officiellement des garanties que l'OTAN ne s'étendra pas vers l'est. Mais les États-Unis répondent que, pour l'Ukraine, les portes sont toujours ouvertes. *****

- Le 23 décembre, lors d'une conférence de presse, M. Poutine répète qu'une nouvelle expansion de l'OTAN vers l'est est inacceptable pour eux, et il explique une fois de plus pourquoi. 

Mais les États-Unis font semblant de ne pas entendre.

- Le 31 janvier 2022, aux Nations unies, l'ambassadeur russe accuse publiquement les États-Unis d'attiser les tensions et de les entrainer vers la guerre, comme si tel était vraiment leur désir caché. *****

Mais les États-Unis continuent de faire la sourde oreille.

Le 8 février, Poutine, sur un ton clairement impatient, lance un dernier avertissement aux médias occidentaux 

À ce moment-là, la Russie adresse une dernière demande officielle aux États-Unis afin de mettre par écrit que l'Ukraine n'adhérera pas à l'OTAN et qu'elle n'accueillera pas d'armes balistiques de l’OTAN. La réponse, ou plutôt la dernière gifle, vient directement du ministre américain des affaires étrangères, M. Blinken. 

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Vidé complète à : youtu.be / iclASJYqozU

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