Le phénomène des piqûres : analyse et hypothèses
Pour comprendre un nouveau phénomène criminel, il faut essayer de déterminer quatre éléments :
1/ Quelle est l'ampleur du phénomène ?
2/ Qui sont les auteurs ?
3/ Qui sont les victimes ?
4/ Quelle est ou quelles sont la ou les motivations des auteurs ? Sont-elles de type crapuleuses ? Passionnelles ? Autre ?
A certaines de ces questions, il est parfois difficile d'apporter une répondre définitive car les données fournies dans la presse sont souvent lacunaires (allez savoir pourquoi...) mais quand on cherche un peu, il devient évident qu'il existe certaines récurrences.
1/ L'ampleur du phénomène
Grenoble, Lille, Paris, Nantes, Toulon, Tours, Amiens, Nîmes, Béziers, Montpellier, etc, de nombreuses villes françaises font face à cette nouvelle pratique criminelle. Les lieux où elles se produisent sont des boîtes de nuit, des concerts, des stades de foot (en Allemagne) ou simplement en pleine rue et en plein jour.
Rien qu'à Nantes, 23 faits de piqûres ont été relevés depuis le 16 février. Lors de la feria d'Alès, 25 faits de piqûres ont été recensés. Lors de la feria de Nîmes, 54 cas pour seulement 10 plaintes déposées : ce ratio cas/plaintes déposées donne aussi une idée de l'ampleur réelle du phénomène.
En tout 800 plaintes auraient été déposées à ce jour nous dit 20 Minutes, mais pas de traces de GHB dans les analyses. 1 098 victimes ont été recensées sur tout le territoire.
Et contrairement à ce que vous pourriez penser, le phénomène ne touche pas que la France. Pour ce qui est de l'Europe, il est apparu en Angleterre où des centaines de cas ont été relevés fin 2019. Rien qu'à Nottingham et sur deux mois, la police a recencé 146 cas de personnes disant avoir été piqués par une aiguille (voir ici cet article de la BBC).
Des centaines de cas ont été signalés ailleurs en Angleterre mais aussi en Irlande, Belgique, Pays-Bas ou encore Allemagne et tout particulièrement en France. La mésaventure d'une chanteuse australienne, Zoé Zanias, qui a vécu la même chose en Allemagne et qui a raconté sur Instagram raconté le cauchemar qu'elle dit avoir vécu dans un club berlinois, a également permis à la presse étrangère hors d'Europe d'évoquer ce phénomène.
2/ Les auteurs
Remontons un peu dans le temps et partons du côté de la... Chine. Voici un article de CNN qui date de 2009 : https://edition.cnn.com/2009/WORLD/asiapcf/09/03/china.stabbings/
L'article raconte que des milliers de manifestants chinois ont défilé dans les rue d'Urumqi, grande ville du nord-est chinois. En un mois seulement, près de 400 Chinois Han ont été attaqués par des Ouïghours dans cette région autonome du Xinjiang et ce à l'aide de... seringues contaminées. Plusieurs témoins expliquent que ces attaques étaient « ethnically motivated ».
Mais revenons chez nous. Le premier suspect mis en examen dans ce type d'affaire a été un clandestin Tunisien déjà connu de la justice.
A Six-Fours-les-Plages, ce sont deux Turcs de 31 et 33 ans (Source : BFM). Lors de la perquisition du domicile de ce dernier, des seringues, des aiguilles et des médicaments dans des fioles ont été saisis sur les lieux”, avait alors précisé le procureur.
Lors de la très récente fête de la musique, à Versailles, 4 personnes se sont plaintes de piqûres. Le suspect identifié par plusieurs témoins et arrêté est un homme de 37 ans de nationalité yéménite.
Dans le cas de Nantes, de sources policière, 2 hommes, Aymen B. (16 ans) et Ahmed M. (41 ans) ont été interpellés après avoir piqué une femme de 37 ans sur les quais, à Nantes le soir du 14 mai. Les deux hommes venaient de se débarrasser d'un paquet de cigarettes contenant des capsules (vides) de Prégabaline, un médicament utilisé dans le traitement des douleurs neuropathiques, de l'épilepsie et du trouble anxieux généralisé.
A Nîmes, ce sont deux frères qui sont soupçonnés d'avoir infligé une piqûre à un participant de la feria. Les deux ont été interpellés dans le quartier de Pissevin, un quartier dit "sensible" de la ville, un des plus pauvres de France (70% des 13 000 habitants sous le seuil de pauvreté, 46% de taux de chômage). Je n'en dis pas plus car je n'ai pas trouvé de précisions supplémentaires quant aux auteurs présumés mais comme à Toulon, comme pour les cas précédents cités, un certain profil d'individus se dessine.
3/ Les victimes
Là, cela devient de plus en plus intéressant. S'agissant du Tunisien arrêté, la plupart de ses victimes étaient des femmes.
Lors de l’enregistrement de l’émission “La chanson de l’année”, présentée par Nikos Aliagas sur TF1, le 47 juin dernier et au cours de laquelle quatorze personnes auraient déposé plainte après des piqûres suspectes plusieurs témoignages attestent que des « filles s'évanouissaient ».
Dans le cas de Six-Fours-les-Plages (83), c'est une femme qui a été ciblée.
Lors de la fête de la musique à Lyon, ce sont deux femmes (dont une mineure de 15 ans) qui ont signalé avoir été piquées à la Croix-Rouge.
Difficile d'évaluer le pourcentage de victimes femmes vs. hommes mais à l'évidence, si des jeunes hommes sont également touchés, la majorité sont des jeunes femmes.
A la mi-avril 2022, à Grenoble, six victimes, quatre femmes et deux hommes, affirment "avoir été victimes de piqûres ayant entraîné un malaise" lors d'une soirée en boîte de nuit. Le cas de Nils est également intéressant car il atteste que les jeunes hommes sont également ciblés.
Mais pour mieux se rendre compte, le mieux est de regarder quelques vidéos qui témoignent de leur expérience. Voici en Angleterre :
En Hollande, on en parle aussi : en mai dernier six personnes se sont présentées à un poste de secours parce qu'elles pensaient avoir été piquées lors des festivités sur la place Anton Pieckplein à Kaatsheuvel. La police a ouvert une enquête. L'une des victimes est une jeune femme de 18 ans qui a fait un malaise et a été emmenée à l'hôpital, selon la police.
Voici la photo d'une victime (à la minute 0'34''), Mandy Blom, en Hollande
Voici aussi ce qui s'est passé en Belgique :
Et encore une autre victime...
https://www.youtube.com/watch?v=-JRrI5tKOBk
Et encore d'autres... mais si vous parcourez même rapidement ces vidéos, vous avez en principe déjà remarqué quelque chose...
Voici des victimes en France :
Le cas de Clara piquée à Lille par un profil récurrent (d'après sa description, on est sur de la racaille) et violée :
Mandy, Damien, Nils, Léa, Clara, Zoé, Camille, Rose, Salomé, Meven, Arthur... A dire vrai, j'ai épluché des dizaines de vidéos et j'ai beau avoir cherché, le seul cas que j'ai trouvé et pour lequel la victime n'était pas européenne est celui d'une jeune fille qui semble métis interrogée dans l'émission C à Vous.
4/ La motivation
Dans une note de synthèse de la DGPN datée du 7 juin, les rédacteurs expliquent que les victimes ne font pas acte « d’agression sexuelle ou de vol consécutifs à la piqûre », ce qui laisse la police perplexe sur les motivations des auteurs.
Seulement voilà, plusieurs cas témoignent que l'explication de la police n'est pas aussi simple. A Roanne (Loire) et dans les Pyrénées-Orientales, du GHB a bien été détecté. Clara déjà citée a été droguée ET violée par son assaillant.
La situation est donc probablement plus complexe que ce que la police l'indique. Ainsi il existe probablement des motivations multiples selon les individus mais les récurrences quant aux auteurs et leurs victimes sont significatives. Si les prétendues sciences sociales ne niaient pas par défaut le racisme antiblanc et que les statistiques ethniques étaient publiées, nous aurions probablement une belle suprise pas très politiquement correcte. En tout cas nous pourrions certainement mieux appréhender le phénomène. On ne peut guère compter sur nos journalistes qui, pour une écrasante majorité d'entre eux, sont formatés à ne pas enquêter et encore moins énoncer certaines réalités.
Alors simple phénomène mimétique ? Défi sur le net ? Volonté de simplement pourrir la vie gratuitement de certaines personnes en particulier ? Cette dernière hypothèse paraît très probable eu égard aux auteurs/victimes et au fait que, dans la grande majorité des cas, il n'y a effectivement pas vol ou agression sexuelle. C'est un acte de malveillance purement "gratuit" (enfin... peut-être pas totalement non plus). Dans certains cas, la pratique est bien un moyen d'agresser sexuellement certains femmes bien particulières également et rejoint donc celle du GHB mis dans le verre de la victime.
D'autre hypothèses tiennent également : Jalousie comme évoqué par Damien dans une des vidéo plus haut mais également racisme comme beaucoup le suspectent (encore une fois, en considérant les victimes, les auteurs et le caractère "gratuit" de ces attaques, cela est plus que probable). Une volonté de créer une psychose n'est pas exclure non plus.
Alors qu'en conclure ? Qu'il appartient à chacun de se faire sa propre opinion mais cet article contient un certain nombre de faits. Il faut continuer de surveiller tout cela de près mais au vu des éléments proposés ici, toutes ces hypothèses sont pour l'instant recevables et peuvent même se recouper en partie. La vigilance accrue des autorités et autres organisateurs d'événements (festivals, concerts, soirées, etc) va sans doute faire refroidir les tentatives mais... on l'a vu ici avec certains cas : parfois, c'est simplement en pleine rue que ces attaques surviennent. Nous verrons bien comme tout ceci évoluera...
Tags : Témoignage Violence
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