Lutte contre le séparatisme... en réalité nos libertés
A la base, il s'agissait de lutter contre le « séparatisme islamiste » et puis, dans le discours à tout le moins, il s'agissait de lutter contre tous « les séparatismes » (parce qu'il ne faut surtout pas stigmatiser et puis parce qu'apparemment, il existerait un séparatisme d'extrême-droite) et puis finalement, si le texte de près de 500 pages (disponible ici) parle bien de « séparatisme », le titre affiche le but de cette proposition de loi et ses 51 articles : « confort[er] le respect des principes de la République ». Cette histoire de séparatisme posant trop de problèmes, Darmanin avait expliqué en octobre dernier que ce projet de loi devait changer de nom pour s'appeler « projet de loi renforçant la laïcité et les principes républicains », renforcement qui, apparemment passe par le financement et l'organisation de l'islam, religion de paix et d'amour comme nous le démontre l'actualité depuis quelques décennies déjà.
Tout d'abord, tranchons cette histoire de séparatisme qui serait une menace : le fait est que certaines communautés vivent bel et bien de manière séparées des autres depuis des lustres et pourtant nos gouvernements n'ont jamais parlé de menace pour autant. C'est le cas des « gens du voyage » qui vivent physiquement de manière séparées (dans des camps, entre eux) ou encore des roms mais nous pourrions citer quantité d'autres exemples de communautés très soudées et vivant entre elles dans certains quartiers : le cas des juifs de Sarcelle (ou d'ailleurs), celui des asiatiques dans certains quartiers/villes de la région parisienne, des populations africaines ou maghrébines et même, puisqu'on en est là, de Français de souche qui vivent encore en très large majorité dans certaines zones rurales. Autant dire que l'emploi de ce mot est un effet de manche pour ne pas s'attaquer réellement au problème. Oui, les gens se séparent : les Français de souche ou issus des vagues migratoires intra-européennes du 20ième siècle ont quitté massivement certaines zones mais il serait plus juducieux, honnête, courageux et efficace de se demander ce qui a bien pu expliquer cet exode interne, affaiblir à ce point le capital social et finalement torpiller cette utopie de vivre-ensemble à laquelle plus personne ne croit, nos « élites » en tête (eux parlent bien de « partition », de « face à face », de « séparation de fait » comme l'a dit Macron lui-même). Le problème est que cela reviendrait à admettre que 50 ans d'immigration de masse et de peuplement (qui se poursuit) sont la raison de cet échec cuisant donc... donc, face à un problème qui est quasi unique, ils ont préféré légiférer histoire de dire « il y a un danger et nous allons traiter le problème ». Si seulement...
Focalisons-nous sur le texte : « La pénétration dans une partie de la société de l’idéologie islamiste sous ses diverses formes constitue une dérive à fondement religieux qui touche toute l’Europe et qui est à l’œuvre dans des pans entiers de la société française. Elle est fondée sur le postulat de l’hétéronomie de la norme collective, considérant que la société est un tout qui doit être soumis à la loi de la communauté. Elle est contraire à l’idéal démocratique et républicain, qui garantit la liberté de croyance et assure le principe d’égalité des citoyens. Nulle communauté ne doit s’y soustraire, sous peine d’endommager durablement la cohésion sociale et la liberté des individus, dont les affiliations communautaires sont multiples, changeantes, libres, non univoques et ne sauraient aliéner le libre arbitre. ».
Arrêtons donc l'hypocrisie des discours : ce projet de loi vise bien à tenter de contenir les dérives liées exclusivement à l'islam (même s'il y a aussi des problèmes de séparatisme avec d'autres communautés : certains musulmans ne sont par exemple pas les seuls à exiger des horaires de piscine, repas spéciaux ou autres accomodements...). Deuxièmement, ces dérives ne concernent pas toute l'Europe (la Slovaquie ne rencontre pas ce genre de problème par exemple et pour cause...). Troisièmement, ces dérives sont liées pour a minima 97%* des cas, liées aux politiques migratoires (avec entre 80 000 et 120 000 convertis sur 6 millions minimum de musulmans en France, il est évident que l'écrasante majorité d'entre eux sont de cette confession religieuse parce qu'ils viennent ou descendent de parents qui viennent deux-mêmes de pays dont c'est la confession ultra majoritaire – pour ne pas dire quasi exclusive) et il en va de même pour quasiment tous les pays d'Europe. Voici les principales propositions de ce projet de loi et quelques objections/remarques :
1/ « L'instruction à l'école sera obligatoire pour tous dès 3 ans » à partir de sept 2021 a martelé Macron. Donc ceux qui éduquent et instruisent leurs enfants eux-mêmes, même s'ils n'ont aucune démarche séparatiste (en admettant que l'on puisse définir de quoi il s'agit) seront désormais obligés de confier leurs enfants à l'Education Nationale, cette dernière ayant les pires résultats de toute l'UE avec des petits Français qui sont devenus les plus « chahuteurs » (selon une étude de 2019) et surtout les plus nuls notamment en maths, de toute l'UE. Tant pis pour tous ceux qui voulaient donner une chance à leurs gosses : ils n'auront qu'à déménager dans un autre pays (d'ailleurs c'est un conseil que l'on peut leur donner) ou avoir les moyens de les mettre dans le privé (écoles hors contrats qui vont être toutes encore plus fliquées selon le même principe : on s'attaque à toutes et pas celles islamiques qui posent problème). Au prétexte qu'il existe des dérives, principalement islamiques (et sans doute aussi quelques dérives sectaires), la liberté de tous est une fois de plus réduite et l'IEF (Instruction En Famille) sera tout bonnement supprimée :
2/ Le super-pouvoir des préfets : face au constat des pressions excercées par certains groupes (là encore... qui fait cela au juste ?) sur certains élus – Macron, dans son discours des Mureaux d'octobre 2020, cite le cas des repas confessionnels ou les exigences d'horaires spéciales dans les piscines... - le préfet pourra se substituer au Maire sur décision d'un juge. Une fois de plus le rôle de Maire déjà fortement amoindri par la mise en place des communautés de communes, se voit encore un peu plus affaibli.
3/ Extension des motifs de dissolution des associations limitées aux faits de « terrorisme, racisme et antisémtisme ». « Ils seront étendus à d'autres motifs comme l'atteinte à la dignité de la personne ou de pression psychologique ou physique » nous a expliqué Macron. Evidemment, à l'instar du fameux délit d' « appel à la haine », la terminologie est floue. De là à imaginer que tel est le but afin d'englober un maximum de cas possibles... Cette partie a été manifestement rajoutée en urgence suite à la décapitation de Samuel Paty mais on a envie d'objecter « mais qu'ont-ils fait pour punir les harcelements par dizaines de milliers qu'ont pu subir et subi encore la jeune Mila et tant d'autres ? ».
4/ La neutralité dans les transports publics : Macron nous explique que « nous avons vu ces dernières années se multiplier les dérives ». Mais là encore, de qui parle-t-il quand il évoque ces agents qui refusent l'accès au bus à une personne en raison d'une tenue qu'ils jugent indécente ? La mesure qui vise à étendre à toutes les entreprises qui assurent une délégation du service public est intéressante mais, comme tout le reste, tout cela est d'une prodigieuse hypocrisie et les points suivent le démontrent de manière éclatante.
5/ « Nous allons nous-même former nos imams et nos psalmodieurs »... « Nos » ? Ah ok... La France est devenue une République qui, sous le poids d'une immigration de masse et de peuplement islamique (pas seulement mais nous ne sommes pas passés d'environ 10 000 musulmans à environ 7 millions depuis la loi de 1905 par les conversions...), doit s'adapter à cette présence islamique pour ne plus laisser ces pauvres musulmans être chapeautés par la « Turquie, l'Algérie et le Maroc » (notre Président a étrangement oublié de citer les pétromonarchies du Golfe...). Voilà des années que l'Etat français (depuis Sarközy) intervient dans les affaires musulmanes avec l'idée fixe d'imposer "un islam de France" sans même demander aux Français non musulmans s'ils sont d'accord.
6/ Le contrôle accru des lieux de culte : là encore, lil n'existe pas de temple bouddhiste, synagogue ou églises dites radicales. Pour ne pas nommer le mal et le traiter, ils sont prêts à pénaliser tout le monde.
Voilà les principales mais il y en a d'autres comme le fait que l'Etat, bien que laïque, va continuer de soutenir le Conseil français du culte musulman, à qui il confiera notamment la charge de « finaliser le travail consistant à labelliser des formations d'imams dans notre pays » dixit Macron, d'avoir une « responsabilité cultuelle » sur la « certification des imams », et s'engager à leur faire respecter une charte de valeurs (chose qui ne va de soi apparemment). Macron nous le certifie : « Interdire l'islam est une stupidité. C'est le plus grand cadeau qu'on pourrait faire à ceux qui veulent faire basculer la République ». Nos amis slovaques qui ont interdit tout bonnement la construction de mosquées sur leur territoire en 2019 apprécieront... mais en fait, oui, c'est stupide : on ne peut interdire une idée. Par contre on peut ne pas céder à tout. Nous ne sommes pas obligés de transformer progressivement notre pays, sa culture, son esprit en République islamo-compatible. Qu'il y ait un électorat à capter, on peut le comprendre (encore qu'il est déjà tout acquis au centre/gauche) mais on peut aussi estimer que notre richesse est notre culture (à moins qu'elle n'existe pas comme l'avait déclaré Macron alors qu'il était en déplacement en Algérie) et que le moins que l'on puisse dire est que les apports d l'islam en France sont discutables. Il paraît logique, moral et normal de demander aux autres de s'adapter comme cela se fait partout dans le monde (et tout particulièrement dans les pays islamisés).
Il y a d'autres dispositifs prévus : Un article entend « interdire à l'ensemble des professionnels de santé l'établissement de certificats attestant de la virginité d'une personne » (on se demande bien qui fait ce type de demandes... mais je vous ai mis une petite vidéo plus bas pour illustrer cette prodigieuse hypocrisie à travers le cas Schiappa). Le texte renforce aussi son arsenal sur la polygamie - « interdite en France » selon un article du Parisien - en généralisant l'interdiction de délivrer un quelconque titre de séjour aux étrangers vivant en France en état de polygamie. Une nouvelle fois, c'est ridicule : à Mayotte, territoire qui a été rattaché à la France sans que les Français n'aient été consultés, la polygamie a été acceptée de fait s'agissant des mariages pour les personnes accédant à l'âge requis pour se marier au 1er janvier 2005. En pratique, non seulement les unions polygames déjà existantes sont reconnues par cette République de soumis mais en plus, de nombreux mariages polygames continuent d'être contractés devant un juge musulman. Rappellons également qu'Assa Traoré a elle-même déclaré : « C'est souvent mal vu, la polygamie, mais nous, on est une famille très liée » attestant que cette pratique africaine a bien court dans notre pays. Nous pourrions répondre à Assa que « non, ce n'est pas simplement mal vu, ce n'est pas français en plus d'être illégal » . Bref, peut-être faudrait-il commencer par faire appliquer la loi... Pour information, à Mayotte, les 2 églises n'ont même pas le droit de faire sonner leurs cloches avant la messe...
Selon le gouvernement français la lutte contre le séparatisme passe donc aussi par le financement d'une... Fondation de l'islam de France. C'est officiel, l'Etat, donc nous, financera un institut islamique de plus. Certes, ce n'est que 10 millions d'€ mais... apparemment, l'urgence pour Macron est « l'islam de France ».
Bref, voilà les caractéristiques communes de ce pannel de pseudo-solutions :
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Généraliser à tous et pénaliser tout le monde alors que le problème qui fait qu'il y a cette loi qui sera imposée vient très largement d'un seul côté ;
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Aggraver la situation en normalisant ce qui n'a juste rien à faire chez nous ;
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Transformer la laïcité en ingérance d'Etat pour tous les cultes et même en promotion d'un en particulier (l'islam) au seul motif que les acteurs de cette religion sont incapables de se structurer eux-mêmes et que les dérives explosent à mesure que cette religion progresse.
Comble de l'hypocrisie, une député LREM, Aurore Bergé (une ex-LR, pro mariage gay, pro Printemps Républicain qui prétend défendre une conception des valeurs de la République contre les « défaiseurs identitaires » (nationalistes, islamistes, indigénistes ou communautaristes), en insistant sur la défense de la laïcité) a déposé un amendement dans ce projet de loi pour interdire le port du voile pour les fillettes. Voilà qui paraissait être un minimum (nous ne sommes pas encore en Afghanistan) mais l’exécutif redoutant « que cela pollue les débats » s'est déclarée clairement... opposée. Ben voyons.
Malgré toutes ces concessions (j'ai oublié le cas de l'enseignemment de l'arabe à l'école) qui ne sont que des conquêtes (sans effort...) islamiques et bien que le fait que la France s'islamise donc en douceur (et en violence), nous trouvons encore des intervenants comme Kenneth Roth (Human Right Watch) pour donner des leçons : « Nous avons été profondément préoccupés par la manière dont le gouvernement français a répondu à la menace terroriste. [NDA : Moi aussi ceci dit : dans d'autres pays, au premier attentat, l'intégralité des mosquées auraient été fermées, les criminels islamistes expulsés, etc]. Oui, il y a des actes de violence, mais le gouvernement semble assimiler l’islam en général à la menace terroriste [NDA : c'est l'exact inverse mais passons], et c’est une énorme erreur », a jugé le responsable de l’ONG internationale de défense des droits humains, interrogé à Genève et réagissant à deux projets de législation en France dont la très contestée proposition de loi sur la « sécurité globale » et le texte sur le séparatisme.
« La France, en dépit de sa tradition de laïcité, doit trouver un moyen de respecter le droit des gens à croire et à manifester leur croyance, tant qu’il n’y a pas de violence. ».
Sauf que, outre le fait que cet individu n'est pas Français, le problème est qu'il y a violence et si nous en sommes réduits à gérer tous les autres problèmes quitte à faire passer des lois idiotes, c'est bien qu'ils existent. La France devrait surtout assurer la sécurité de ses citoyens contre notamment l'extrême violence de certains musulmans radicalisés mais elle, ou plutôt les gens qui la gouvernent, semblent estimer que telle n'est pas la priorité.
« Si le gouvernement diabolise un croyant quelconque et assimile la croyance à la violence, cela va éloigner les gens de l’Etat et pousser la religion vers la clandestinité, ce qui est finalement très dangereux. » poursuit Roth... sauf que le gouvernement ne diabolise rien : il ouvre encore plus la porte à l'islamisation de notre pays.
Voici quelques interventions qui soulèvent d'autres aspects problématiques et mêmes essentiels comme le caractère démocratique (ou non) du procédé. Emmanuelle Ménard évoque un « déni de démocratie » et il est vrai que l'aspect qu'elle soulève est scandaleux :
La chaîne YT « Sans Filtre » (un pasteur évangélique) revient également sur cette histoire de certificats de virginité suite à cette sortie totalement hypocrite de Marlène Schiappa sur le sujet :
Une fois de plus les libertés de tous risquent d'être réduites alors que le problème est quasi unique :
Jusqu'où ira ce mélange de bêtise et de trahison ?
Tags : Société
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