Prof menacé par des tenants de la religion de paix, histoire de changer...
Et une de plus.
Une affaire de plus au compteur. Certes, pour l'instant ce n'est rien (enfin presque). Il n'y a pas mort d'homme (pour le moment), juste une énième agression d'un prof d'histoire-géo par un parent d'élève (et une partie de sa famille) l'accusant d'islamophobie et remettant en question le contenu vaguement pédagogique sur la laïcité et dont on imagine sans peine le profil. Certes, l'épisode qui s'est déroulé le lundi 9 novembre 2020 aux portes du collège Les Battières (Lyon 5ième) n'est rien de plus qu'un nouvel épisode de l'humiliation, à savoir un énième cas de prof « violemment pris à partie par un parent d'élève » et puis finalement contraint de quitter son collège près de deux mois plus tard « par la petite porte, en catimini » parce que... parce que si tout le monde se lève pour Danette, toute la République se couche pour ne pas faire de vagues. Les enseignants de ce collège qui, coïencidence, est aussi celui où un certain Samuel Paty avait débuté sa carrière peu avant 2000, mettent aussi en avant le fait qu’un des enfants du parent d’élève incriminé serait venu avec un objet contondant au sein de l’établissement et qu'il a été exclu 1 jour pour ce fait.
Certes, ce rien de plus qu'un épisode illustrant si tant est que ce fut nécessaire, la lâcheté de nos institutions (rectorat, autorité publique ou ce qu'il en reste mais pas que comme on va le voir) qui préfèrent se taire, ne rien faire, attendre que les choses se tassent (ou pas) et puis, le cas échéant, commémorer. Un cas isolé ? Mais oui... bien entendu...
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Lundi 2 novembre 2020, le jour de l’hommage national à Samuel Paty, un adolescent de 15 ans avait menacé un de ses professeurs de lui « couper la tête », au lycée André-Cuzin à Caluire-et-Cuire (Rhône).
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Le même jour, et toujours dans la même région (Rillieux-la-Pape, Rhône), le RAID a du intervenir pour interpeller un individu qui proférait des menaces de mort et affirmait posséder une « kalash » dont il comptait se servir pour refroidir ses voisins et commettre des attentats. Fort heureusement le barbu énervé (pléonasme) n'avait que de la littérature « à tendance salafiste ».(1).
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Toujours au mois de novembre, c'est un mystérieux « Prince rebeu » qui avait réussi à récupérer l'adresse personnelle d'un professeur de sciences dans la classe duquel un « incident » s'était déroulé (une histoire de triche au bac blanc) et dont il avait eu vent. « Pd, tu vas mourir comme Samuel Paty » avait alors écrit le très inspiré « Prince Rebeu » contraignant le jeune prof à vivre cloitré chez lui plusieurs semaines durant sur les conseils des policiers de la brigade criminelle. Ces derniers ont fini par mettre la main sur le prince : Ilheb, 19 ans. Finalement condamné à 18 mois fermes.(2). Depuis l’attentat qui a frappé des fidèles de la basilique de Nice le 29 octobre 2020, plus d’une vingtaine d’enquêtes pour apologie du terrorisme ont été diligentées rien que par le parquet de Nice (Xavier Bonhomme, procureur de la République). Un homme avait déjà été condamné à dix-huit mois de prison ferme pour avoir menacé des gens à proximité de cet édifice religieux, a ajouté le magistrat.(3)
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Rappellons que l'hommage à S. Paty a été perturbé à 400 reprises selon J-M Blanker dont une « dizaine » a fait l'objet de poursuites pénales (2,5%... on est pas mal).(4).
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Toujours en novembre 2020, Laurent, ex-candidat au jeu Koh Lanta et prof d'histoire lui aussi a également été menacé de décapitation sur les réseaux sociaux. Sa fille avait également été menacée. L'auteur des menaces a été interpellé mais à part le fait qu'il s'agissait d'un ingénieur au chômage d'une trentaine d'années et de « nationalité française » (pour ce que ça vaut... c'est-à-dire plus rien), peu d'informations ont filtré sur ce cas. Le « on » qui suit donne toutefois un petit indice : « Salut grosse m..., tu ne réponds pas, tu sais ce qu'on fait aux profs ? ».(5).
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Toujours dans la rubrique people, Samir E. qui souffrirait d'un handicap mental a été condamné à 2 mois de prison avec sursis par le tribunal de Nanterre pour avoir insulté et menacé physiquement et en ligne Valérie Benaïm, une animatrice de télévision. Il avait expliqué vouloir en « découdre avec les juifs ». La procureure Estelle Colin a estimé qu'il « savait très bien ce qu'il faisait ».(6).
Evoquons brièvement cette affaire de cette prof de la faculté de droit d'Aix-Marseille, menacée de mort pour des propos sur l'islam et le judaïsme et dont le nom a été selon elle « publié et répété par Mediapart, alors que le nom des étudiantes qui « témoignent » dans le même article est soigneusement anonymisé… Deux mois après l'assassinat d'un enseignant, on est sur une inversion totale des valeurs ! » et qui est également poursuivie par la LDH (7).
On pourrait allonger la liste avec d'autres affaires similaires mais revenons à notre histoire : Ce prof dont la presse nous dit qu'il s'était beaucoup investi dans l'organisation de cette fameuse journée d'hommage du 2 novembre 2020 (pour rappel des faits : Samuel Paty a été décapité par un musulman Tchétchène dont la radicalisation n'avait rien d'un secret d'Etat et qui s'était entretenu pendant 1 minutes 21 secondes avec Brahim C., le fameux parent d'élève qui avait posté sa vidéo où il traitait S. Paty de « voyou », échange dont Brahim expliquera en garde à vue ne plus se souvenir... et qui a permis à Abdoullakh Anzorov de noter sur son téléphone l'adresse du collège et le nom de l'enseignant), ce prof disions-nous qui s'était mis en arrêt-maladie, a du finalement partir, échaudé par cette altercation violente avec cette famille, ses potentielles conséquences et l'inaction de sa hiérarchie. Un épilogue somme toute banal et franchement, qui oserait l'en blâmer ? Au contraire, il a bien fait : dans ce pays de lâches, tôt ou tard, sa vie aurait été menacée. En face, ils ne renoncent jamais. Pour preuve (s'il en fallait encore une), lundi 4 janvier 2021, des collègues enseignents grévistes ont expliqué au journal Le Progès que « les parents [convoqués au collège pour s'expliquer] n’ont jamais reconnu que le père avait dépassé les limites en venant s’en prendre [à leur] collègue et il a interdit au professeur de revenir sur le sujet avec ses enfants ». Mi-décembre, la famille ne se serait pas rendue au rendez-vous auquel elle avait été conviée par le rectorat. Résumons : Une famille fout la merde (pardonnez-moi l'expression) et l'institution lui propose... une « conciliation ». Outre la banalioté de cette soumission, l'autre point central à retenir une bonne fois pour toutes est que, dans ces affaires, ces individus ne s'excusent jamais. La raison, pourtant très simple à comprendre et que les bisounours n'ont toujours pas assimilée malgré des centaines d'actes similaires commis ces dernières années, est que ces gens pensent exactement ce qu'ils disent. Cela a du reste au moins le (seul) mérite de la franchise.
Autre aspect terriblement emblématique de la situation actuelle, les collègues du prof démissionaire ont proposé que les enfants de la fameuse famille soient « tranférés dans un autre collège » « pour apporter de l'apaisement pour cette famille et pour nous ». Une famille pose problème ? Qu'à cela ne tienne... les profs estiment que l'urgence est de lui apporter de l'apaisement (un comble pour une famille qui pratique sans doute assiduement la fameuse religion de paix) et pour ce faire, la solution est de... déplacer le problème ailleurs, loin de la salle des profs. Ainsi, tout est bien qui finirait bien (sauf pour les autres mais après tout, chacun sa m...). Telle est la « revendication » des grévistes... une revendication qui, à elle seule, résume l'ampleur du désastre et en dit finalement encore plus que « l'inertie de l'institution » qu'ils dénoncent.
Terminons avec ces deux témoignages absolument édifiants et ultras représentatifs de la situation actuelle (source : VivioMedia Press dont la chaîne YT mérite allègrement un abonnement). On remarquera la récurrence des éléments : élève musulman qui menace, appelle à sanctionner et prof lâché par sa hiérarchie... bref toujours la même histoire :
Un autre du même acabit et toujours de VisioMedia Press (ces vidéos font vraiment trop peu de vues...) même si l'on retrouve hélas aussi toute la candeur du prof qui au passage affirme que la fuite de Mahomet de la Mecque est un « fait historique »... On pourrait la renvoyer pour commencer vers cette page puis à de nombreux auteurs pour lui expliquer que... non, ce n'est pas un fait historique mais je voulais juste noter l'ironie tragique de la situation : elle a été menacée parce qu'un de ses élèves a considéré qu'un non-fait historique concernant son prophète était une insulte...
Sources :
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actuLyon du 3 nov 2020
Tags : Témoignage
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