Tribune libre : De la manipulation des cas particuliers en politique et journalisme
Souvenons-nous. Nous sommes le 9 janvier 2015, soit deux jours après la tuerie de Charlie Hebdo. Amedy Coulibaly est recherché depuis la veille pour l'assassinat de Clarissa Jean-Philippe, une policière municipale ainsi que pour des blessures graves infligées à un agent de la voirie à Montrouge.
Né en France, septième d'une fratrie de dix enfants, Coulibaly est d'origine malienne. Dès sa première en lycée pro et probablement avant, Coulibaly est un voleur/braqueur. A peine âgé de 19 ans, il est déjà plusieurs fois jugé et condamné pour vols aggravés. En 2002, il commet un vol à main armée dans une agence bancaire d'Orléans. Il est également condamné pour trafic de stup, recel, etc. C'est lors de son séjour en prison qu'il fera la connaissance de Chérif Kouachi (l'un des assassins de CH) et de Djamel Beghal, adepte du mouvement radical takfir.
L'avant-veille de la tuerie de l'hypercasher, le 7 janvier donc et à quelques centaines de mètres du domicile de Coulibaly, un joggeur est brièvement blessé par 5 coups de feu. Les experts en balistique parviennent à établir ultérieurement un lien entre les douilles percutées retrouvées sur les lieux et le pistolet Tokarev trouvé à l'hypercasher. Problème : le joggeur ne décrit pas un homme noir, du moins pas dans un premier temps. Un autre témoin, une femme qui faisait également son jogging ce soir-là et qui a été menacée par un homme armé, décrira également un suspect « à la peau claire ». 1 an plus tard, le joggeur lourdement handicapé continuera de répéter que pour lui, « ce n'était pas Coulibaly ». Une affaire plus que mystérieuse mais qui n'a pas intéressé grand monde à l'époque, pas plus qu'aujourd'hui d'ailleurs...
Voici le bilan humain de Coulibaly : Entre les 4 victimes de l'hypercasher et celles de Montrouge, Coulibaly est donc responsable directement de la mort de 5 personnes et a infligé des blessures graves à au moins 2 autres. 9 personnes ont également été blessées lors de la prise d'otage (6 personnes dans le magasin, 3 policiers). Ceci est sans compter toutes les victimes traumatisées par ces événements mais également toutes les victimes précédentes de ses innombrables forfaits.
Prenons un autre cas, celui de Cheick Kante, condamné début octobre 2021 à 15 ans de réclusion criminelle pour les faits de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. L’avocat général avait requis 20 ans de réclusion criminelle. Thierry Cardinal, 63 ans, dont le corps a été retrouvé dans la soirée du 5 décembre 2018 au Vigan a essuyé de violents coups portés sur le crâne, le visage et sur le torse. Son corps a été retrouvé près de la mairie de cette commune cévenole. Son bourreau, un homme de 48 ans, était un Malien en situation irrégulière depuis 20 ans. Il était aussi un menteur patenté : il prétendait avoir une fille dans le coma, que sa mère avait été assassinée par des djihadistes... Evidemment, il a prétendu ne se souvenir de rien le soir des faits.
Nous pourrions en citer quantités d'autres cas mais le propos n'est pas celui-ci et revenons au cas Lassana Bathily.
Présenté en héros lors des faits, nous nous rappelons tous qu'il fut naturalisé seulement quelques jours plus tard, avec une cérémonie retransmise en direct à la télévision. Pourquoi ? Bathily avait déjà une nationalité... et il suffisait, à la rigueur, de le régulariser si tel n'était pas le cas, ou bien lui accorder une carte de séjour pour une longue durée. Tout ceci n'était que basse politique politicienne basée sur l'exploitation d'un événement permettant de contre-balancer le fiasco migratoire qu'incarnaient les Kouachi, Coulibaly et consorts. Cela permettait également de tenter de réhabiliter l'islam aux yeux du public.
Cette séquence fut l'inverse même de ce que doit être la politique mais l'exploitation du récit extraordinaire de « ce musulman courageux qui avait sauvé des juifs au péril de sa vie » était une trop belle occasion pour passer à côté. Oui mais voilà... la belle histoire était peut-être un peu plus compliquée que ce narratif officiel, à tel point que les 6 otages cloîtrés quatre heures durant dans le congélateur du sous-sol ont même dénoncé un mensonge 1 an plus tard. Yohann Dorai, chauffagiste de profession, a notamment relaté dans un livre-témoignage qu'en réalité, c'est lui qui a débranché le système de réfrigération. C'est aussi lui qui aurait verrouillé la porte du congélateur et ceci serait confirmé par plusieurs témoignages. Yohann Dorai aurait caché la clé du congélateur et ce serait encore lui, et non Lassana Bathily, qui aurait prévenu la police comme on peut le vérifier sur le documentaire « Les hommes du RAID ». (source : https://www.huffingtonpost.fr/michel-taubmann/la-legende-contestee-de-lassana-bathily_b_8929700.html)
Ces ex-otages agacés ont donc dénoncé un story-telling qui ne respectait pas selon eux, la véracité du déroulé des événements : Bathily n'aurait rien fait d'héroïque, ni caché, ni aidé ni protégé qui que ce soit. Le récit de Lassana Bathily est très différent de celui de Yohann Dorai. Dans cette émission, il raconte notamment que c'est lui qui a coupé « le moteur » du congélateur.
Loin de nous l'idée de trancher ici... car toujours est-il que Lassana Bathily est bien parvenu à sortir du magasin par le monte-charge, qu'il a bien renseigné le RAID sur la topographie du magasin qu’il connaissait bien et a ainsi facilité l’assaut en fournissant à la police le double des clefs du rideau de fer de la porte principale. Le chef du RAID, Jean-Michel Fauvergue, a publiquement salué son rôle. Bathily lui-même n'a eu de cesse de répéter qu'il n'était pas un héros, qu'il n'avait rien fait d'extraordinaire (ce qui est peut-être finalement vrai) mais les médias de l'époque comme d'aujourd'hui, sans le moindre recul et toute la politicaillerie de gauche bien pensante voulant à tout prix nous vendre le vivre-ensemble dont nous visualisions pourtant l'échec patent en direct avec ces attentats (préludes à bien d'autres derrière) ont vu dans cette histoire de gentil musulman sauvant ses « frères » juifs une opportunité fabuleuse de donner au public une incarnation physique de ce concept fumeux (une incarnation autre que ces "sportifs qui font briller la France"). Attention, il ne s'agit pas de dénigrer Bathily, un brave type qui a été pris dans ce torrent de manipulation et de récupération, mais ne pas oublier non plus que quand il interpelle Zemmour à propos des musulmans, il met surtout en avant sa religion...
Venons-en donc à son intervention face à Zemmour lors de l'émission co-animée notamment par Ruth Elkrief. Vous pouvez aller à 1h 00mn 30s pour regarder le début de la séquence car elle est éloquente : Le tandem Pujadas-Elkrief ont bien bossé leur petite séquence. D'abord, ils commencent par Mamoudou Gassama, autre Malien en situation irrégulière qui, lui aussi, a été naturalisé en grandes pompes par notre très tactile futur-ex (il faut du moins l'espérer) Président. Décidément, le Mali, enfin pas tout le Mali hein... était à l'honneur. Il est alors presque exigé de Zemmour qu'il revienne sur ses déclarations : Ce dernier avait alors dit que, non, il n'aurait pas procédé à la naturalisation de Gassama, qu'il n'avait aucune animosité à son endroit, qu'il avait bien accompli un acte courageux mais que la politique ne consistait pas à gérer des cas individuels ni à jouer sur les émotions.
Et tout de suite après le cas Gassama, le tandem de choc Puja-ElKrief enchaîne sur Bathily. Deux Maliens pour le prix d'un. Deux « héros » naturalisés. Deux chances inestimables pour la France. "Vous ne pouvez quand même pas prétendre le contraire Zemmour ?" aurions-nous pu presque entendre...
On notera aussi au passage le parrainage pour le moins... appuyé du « journaliste » Paul Larrouturou (ex-Quotidien) : On croirait voir un entraîneur s'adressant à un jeune sportif avant une compétition. La scène met franchement mal à l'aise tellement elle est grotesque : le journaliste regarde Bathily comme s'il s'agissait d'un enfant à qui il faisait répéter en direct le topo qu'il lui avait fait 5 minutes plus tôt. Il apparaît puis disparaît du champ comme pour dire "c'est Lassana qui parle hein, pas moi...", ajoutant au pathétique de cette mise en scène. Evidemment, il intervient quand Lassana est en difficulté (c'est-à-dire tout le long de son intervention) et parle littéralement à sa place. Toujours aussi peu à l'aise avec le français après 15 ans de présence chez nous, Bathily peine à formuler une simple question mais pas de panique... ce bon Polo est là. Bref, une nouvelle fois, Bathily est exploité à des fins politiques. NB : Je ne vais pas l'excuser par infantilisation car, contrairement aux gauchistes, je crois à la responsabilité individuelle et pars du principe que Bathily a estimé que son histoire pouvait êre utilisée politiquement.
Conclusion :
Il est temps d'en finir avec cette politique spectacle qui instrumentalise des cas isolés d'héroïsme pour occulter une réalité bien plus sombre. Car pour 2 cas dont on nous rabâche l'histoire depuis janvier 2015, combien de cas tragiques ? Et comment ne pas admettre l'évidence : sans son compatriote Coulibaly, personne n'aurait jamais entendu parler de Bathily. Combien de crimes commis dont les mêmes politicards et plummitifs ne parlent jamais car ils détruisent cette fable vivre-ensembliste ont-ils été commis et devront l'être pour que ces gens admettent que, non, l'immigration non-choisie et illégale tout particulièrement n'est clairement pas une chance pour la France. Bien que largement édulcorées, les seules statistiques de la délinquance sur les prétendus « mineurs isolés » montrent clairement le lien entre une certaine immigration et l'insécurité sous toutes ses formes. Les faits divers peuvent illustrer des tendances sociétales mais à condition de les présenter de manière exhaustive, sans ces filtres rajoutés qui masquent la réalité et placés dessus pour prétendumment éviter les amalgames. Parlons-en justement... de ces accusations de stigmatisation, d'amalgame, etc, tout au long de cette émission comme des autres : elles sont ridicules. Et Zemmour les a bien contré avec cette séquence remarquable (vers 1h 15mn 30s) :
« Quand on me dit que ce sont des Français de confession juive qui ont arnaqué à la TVA [NDA : c'est l'une des plus grosses arnaques que la France ait connu : on parle de sommes au-dessus du milliard d'€...] et qui se sont enfuis en Israël, cela ne me blesse pas. Je ne sens pas concerné. Pardonnez-moi mais il n'y a pas de sentiment d'identification à ces gens. Ce sont des voyous, des délinquants. Leurs parents ont peut-être vécu dans le même village que les miens et peuvent être de la même confession que moi (...). On peut le dire mille fois, je ne me sens nullement blessé. Moi je ne comprends pas cette blessure [NDA : une femme européenne* a demandé à EZ juste avant s'il comprenait le fait que des immigrés puissent se sentir blessés par ses propos*]. Il n'y a pas de sentiment collectif. Je demande à ces gens [comprendre : ceux qui se disent blessés par mes propos] de faire de même. Ce n'est pas eux que je juge. ».
Le propos de Zemmour pose une question avec la réponse qui est évidente : si ces gens issus de l'immigration sont blessés parce que nous affirmons qu'il y a une colossale sur-représentation de personnes issues de l'immigration extra-européenne parmi les délinquants, de même que s'ils se sentent particulièrement concernés quand un jeune d'une certaine origine est victime de ceci ou cela, c'est peut-être que ces gens ont bien un sentiment d'appartenance à une communauté supérieure à leur appartenance à la communauté nationale, non ? CQFD.
* C'est un point que je n'ai pas abordé mais observez bien la répartition des 6 abstentionnistes...
Tags : Politique Information et Médias Journalisme Eric Zemmour
12 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON