Victoire de Zemmour
Ecrire un article annonçant la candidature de Zemmour près d'un an à l'avance n'était pas rien. Deux autres ont suivi. J'y ai détaillé mon argumentaire que j'estimais et estime toujours rationnel. J'y expliquais surtout pourquoi Zemmmour avait toutes ses chances.
Pour ceux qui voudraient se donner la peine de lire ces articles d'anticipation qui ont (quasiment) tout prévu, voici ces trois volets :
Acte I : https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/zemmour-il-y-va-tribune-libre-89480
Acte II : https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/zemmour-il-y-va-tribune-libre-2-3-89808
Acte III : https://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/zemmour-il-y-va-3-3-et-va-l-92130
A peu de choses près, et encore de bon matin (ou plutôt de nuit), je maintiens tout. L'heure est donc d'écrire le chapitre final de cette épopée.
Je maintiens tout et notamment sur « l'énorme incertitude des électeurs ». Hélas un événement impondérable est intervenu et malheureusement, le positionnement d'EZ pourtant parfaitement rationnel a été mal compris. Mais pire que ce discours, c'est le traitement de ce dernier dans les médias qui a influé : à force de répéter le mensonge selon lequel EZ soutiendrait mordicus Poutine, les gens y ont cru. Et Eric a perdu les 5-6 points qui permettaient à sa candidature de se maintenir dans le champ des possibles, à savoir une qualification pour le second tour et le pire dans tout cela est que Marine n'a rien eu à faire car selon le théorème dit de la chèvre morte, le système l'a fort logiquement mise en avant. Que n'a-t-on pas entendu comme billevesées ? Marine aurait « mûri ». Marine incarnerait la « modernité », celle d'une femme indépendante (tellement indépendante qu'elle est seule, que ce soit à la ville ou à la scène), « sereine », bref plus présidentiable que jamais. On entend même des éditos sur des radios comme RTL ou Europe 1 vanter les louanges d'une Présidente du RN décrite comme « la candidate du pouvoir d'achat qui a su capter les préoccupations des électeurs ». Ne mentez pas... vous avez vous aussi entendu ces bêtises...
Voilà 40 ans que la formule inaugurée et appliquée par l'intrigant maquiavélique Mitterand fonctionne. Alors pourquoi en changer ? Pourquoi se priveraient-ils ? Il leur suffit de présenter Marine comme une possibilité de victoire pour que l'idée du « vote utile » trotte dans les esprits influençables. Ah bah si elle peut nous débarrasser de Macron, pourquoi pas ? Qui d'autre pourra le faire de toutes façons ? Les sondages nous disent que Zemmour est trop bas... donc ce sera Marine. Voilà le glissement « logique » qui s'opère chez de nombreux électeurs et qui s'opèrera dans l'intimité de l'isoloir pour des millions d'entre eux. Et pourtant...
Et pourtant, on le sait tous : Marine est nulle. L'entendre évoquer l'endettement de la France alors qu'elle s'est montrée incapable de gérer son propre parti* est à peu près aussi grotesque que d'entendre Hidalgo parler de propreté. Le système le sait. Rien n'a changé et malheureusement, une fois de plus, la femme à chat se fera dévorer par Macron lors de l'entre deux tours et perdra sans doute, certes entre 42 et 45% mais... la belle affaire...
Le plus grave est ailleurs : Elle hypothéquera nos chances d'enfin voir un parti souverainiste comme Reconquête obtenir des sièges à l'Assemblée Nationale dans la foulée, chose que le Front n'a jamais réussi à faire en un demi-siècle d'omniprésence politique.
Car là est bien le pb : Un RN vidé de ses militants (il doit en rester 20 000, soit 6 fois moins que Reconquête), vidé de ses cadres (de Nicolas Bay à Messiha en passant par Collard et la très symbolique Marion Maréchal ex-Le Pen... qui reste encore à la PME familiale mis à part les proches et, précisément, la famille, les Aliot, Bardella et consorts ?) aura toutes les peines du monde à présenter des candidats crédibles localement, tandis que la majorité présidentielle, elle, n'aura aucun problème à trouver des opportunistes, exactement comme elle l'a fait il y a 6 ans de cela avec, parfois même, des candidats qui se demandaient eux-mêmes ce qu'ils faisaient là.
Nous aurons ce soir les résultats mais il faudra garder en tête une chose : ce qui se joue aujourd'hui, ce n'est pas la réélection de Macron, celle-ci étant quasiment actée. Non, ce qui se joue, c'est l'avenir du camp patriotique et souverainiste et donc de la France. Si Zemmour n'est pas au-dessus des 10% (et je pense qu'il le sera... il existe encore de nombreuses inconnues comme ce nombre record de votants qui se sont inscrits sur les listes, le nombre conséquent d'indécis, ces primo-votants, etc), il est fort probable que l'aventure s'arrête là pour lui. En revanche s'il réalise un score honorable (entre 12 et 15%), nous aurons alors une dynamique pour les législatives. Nous aurons également 5 ans pour incarner une véritable alternance, à la fois à cet extrême-centre mortifère qui est littéralement en train de déconstruire notre pays et le soumettre aux puissances et intérêts étrangers, et à la fois à ce Front, ce Rassemblement pseudo-national, authentique machine à perdre et voie de garage pour des millions de Français qui veulent que la France reste la France, ces millions de braves gens dont les idéaux et espoirs sont pris en otage depuis près d'un demi-siècle par cette famille maudite de bourgeois parvenus.
L'heure aussi de dresser un premier bilan, avant même l'élection. Quoi qu'il se passera dans quelques heures, la candidature Zemmour aura été et restera historique et ce pour plusieurs raisons essentielles.
D'abord, car il en va ainsi lors de toute élection présidentielle : c'est la rencontre d'un homme et d'un peuple et cette rencontre a bien eu lieu. Personne n'y croyait ici même il y a un an quand je l'écrivais mais Zemmour a indéniablement réussi à endosser le costume du Président. Ses meetings ont été des succès incroyables. De Villepinte au Mont St Michel, de Chaumont-sur-Tharonne où il y avait autant de supporters dans la salle que d'habitants de ce village typiquement solognot au Trocadéro. Zemmour a galvanisé les foules. Avec un Olivier Ubéda dit « le magicien » en chef d'orchestre de ces grandes rassemblements, une équipe de cadres efficaces et particulièrement sur les réseaux numériques, des soutiens et de ralliements de poids, Zemmour s'est lui-même révélé. De simple journaliste politique et amateur d'histoire de France, il s'est mué en chef du principal parti de France, en tribun, bref... en animal politique. Les esprits chagrins objecteront que contrairement à Jean-Marie qui dissertait sans notes, Eric n'a fait que lire des prompteurs mais peu importe : contrairement à une Marine incapable d'écrire autre chose que ses listes de courses, Eric a écrit ses propres discours. Ainsi il les a rendus vivants, incarnés, chargés d'une émotion non feinte. Ils furent emprunts de solennité, de ce paramètre essentiel pour ne pas dire vital chez un homme politique : une dimension tragique. Ils furent gorgés de sincérité et de gravité car Zemmour, plus que n'importe quel autre candidat, a compris que ce qui se jouait lors de cette décennie 2020 n'était rien de moins que l'avenir de notre pays. Voilà bien une transition idoine pour évoquer cette victoire dont je parlais lors de mon Acte III.
Le fond. Parlons-en car c'est le nœud gordien de cette échéance électorale qui prend fin ce jour. Zemmour a introduit des notions essentielles et inédites dans le débat publique en France. Les plus jeunes ne s'en souviennent pas mais quand le Général expliquait que l'immigration devait être contrôlée et limitée et qu'il s'appuyait sur le risque de voir Colombey-les-deux-églises devenir Colombey-les-deux-mosquées, c'était bien en connaissance de cause. Après plusieurs décennies d'immigration de masse et de peuplement essentiellement afro-musulmane, nous en sommes bien là : des centaines de morts du terrorisme islamique, des milliers de gens agressés quotidiennement à tel point que des histoires comme celles de Jérémie Cohen massacré par toujours les mêmes racailles auraient bien pu finir en banal « accident de la circulation ». Le Général n'imaginait sans doute pas que nous en serions à spéculer sur le nombre de clandestins sur notre territoire. Il n'imaginait pas non plus que des députés admettraient 50 ans plus tard qu'il ignorent à 30% près la population d'un département comme la Seine-St-Denis. Il n'aurait probablement même pas imaginé l'incongruité absolue que la France puisse intégrer un territoire comme Mayotte alors que la moitié de la population de cette île est clandestine, que le taux de natalité est l'un des plus importants d'Afrique, que la polygamie y a cours et que les deux seules églises ne peuvent même pas faire sonner leurs cloches lors de la messe.
Zemmour a mis sur la table cette affreuse réalité, celle du Grand Remplacement. Il a mis les pieds dans le plat en expliquant sa solution : la remigration, à savoir l'expulsion des terroristes, étrangers qui sont proportionnellement 4 fois plus nombreux en prison que leur poids démographique dans la population, des clandestins par nature illégaux. Il a également mis sur la table le rétablissement du délit de séjour illégal, le fin de l'état de non-droit dans des centaines de quartiers et bien d'autres mesures de bon sens pour mettre un terme à l'islamisation inéxorable de notre pays. Le Pen père en a rêvé, il en a parlé mais a également préféré se vautrer dans un antisémitisme stupide et une posture d'épouvantail, rôle qu'il a tenu toute sa carrière privant ainsi les patriotes d'une représentation digne de ce nom. Quant à sa bourgeoise de fille, elle n'a tout simplement même pas remarqué qu'il n'y avait quasiment plus un seul Européen dans des villes entières de notre pays. Sans doute trop occupée à cajoler ses chatons, Marine s'est même parfois révélée plus à gauche que Macron. Elle aurait sa place aux côtés des fact-checkers de l'Immonde et autres chasseurs de conspirationistes tels les Tristan Mendès et Rudy Machin tant cette pauvre femme n'entend rien aux réalités de son temps.
Zemmour a compris que ces deux sujets étaient le fond : le GR et le grand déclassement. Hélas une majorité de Français n'étant pas eux-mêmes impactés, que ce soit démographiquement, sécuritairement ou économiquement, la mayonnaise n'a pas pris au-delà de ce petit peuple autochtone de province. Les bobos déconstruits, les boomers épargnés et autres esclaves ravis que Macron desserre un peu leurs chaînes le temps de l'élection n'en ont cure du destin de la France. Très souvent on ne réalise l'importance des choses qu'une fois qu'on les a perdus... et eux qui lorgnent sur un monde qui pourtant se disloque ne voient même pas la poutre dans leurs propres yeux, celle de cette Afrance qui se dessine sous les coups de boutoir des mondialistes. Ils ne comprennent même pas que leurs idéaux républicains d'ados attardés n'ont rigoureusement rien d'universels. Dans un monde en tension qui voit déjà les ressources se raréfier et les antagonismes que cela implique, l'heure est partout à la défense des intérêts nationaux de chacun. Partout... sauf chez ces gens. La Chine se construit de manière fulgurante en future première puissance mondiale, les Etats-Unis défendent leurs intérêts, la Russie les siens (et avec la brutalité qu'on leur connaît), L'Allemagne son industrie, l'Inde son devenir, la Turquie ses rêves de reconstitution de son Empire d'antan mais ces Français déconnectés d'eux-mêmes ne rêvent que d'aïe-phones, de musiques du monde entier sauf de chez eux et de cuisines exotiques livrées par les nouveaux esclaves modernes qui ne parlent même pas leur langue.
Le troisème élément qui fait que Zemmour a déjà gagné est... cette ferveur inédite. Je case ici ce clip de campagne comme illustration mais aussi parce qu'il résume à lui seul plusieurs mois d'engagement. Les meetings étaient pleins à craquer d'une foule enthousiaste ayant retrouvé l'espoir de sortir enfin de ce marasme. Sur des dizaines d'estrades, Eric a tenu des discours profonds, évoquant le passé glorieux de notre pays et cet impératif de ne jamais refermer le livre. Ses interventions à la télé cumulaient parfois des millions de spectateurs, un intérêt du public inédit depuis des décennies. Sur Youtube, jamais nous n'avons vu un candidat rassembler autant de spectateurs en direct ou en différé. Quoi qu'il arrive, Zemmour aura été le seul non-professionnel (avec Poutou mais lui a déjà plusieurs campagnes au compteur) de la politique de cette élection et surtout... le seul à susciter autant d'intérêt.
Son seul problème et nous autres souverainistes le savons bien, est d'avoir eu raison trop tôt. Dans 5 ans, dans 10 ans, nos idées seront certainement majoritaires mais l'application des mesures correctrices sera d'autant plus difficile que la population aura substantiellement évolué. Il ne faut pas se leurrer : Macron et son successeur de 2027 vont continuer d'engloutir notre pays à raison de 400 000 entrées par an. Nos jeunes de talent vont continuer de fuir à l'étranger après que nous aurons financé leurs études. Pourquoi un thésard qui s'est farçi 8 ans d'études se contenterait-il de toucher 1 400 € par mois quand il peut trouver un poste de chercheur dans un pays qui lui en offre le triple, la sclérose administrative et l'insécurité du quotidien en moins ? C'est bien à ce déclassement de la France comme nation dans le monde auquel nous allons collectivement assister. Macron et le pantin qui lui succèdera dans 5 ans vont continuer de dérouler le programme : restreindre nos libertés fondamentales, ouvrir encore davantage nos frontières, brader nos intérêts vitaux et infrastructures stratégiques et sans doute même servir sur un plateau à la technostructure germano-américaine qu'est l'Union Européenne notre dissuasion nucléaire et notre armée. Pourquoi se priveraient-ils puisqu'une majorité de Français dépolitisés en redemandent ?
Nul ne peut prédire l'avenir mais nous pouvons néanmoins dresser quelques grandes tendances à la lumière des réalités contemporaines : Les mondialistes vont continuer de disloquer notre pays tout simplement parce que, comme hurlerait l'autre traître, c'est leur projet ! Ceci est donc une certitude.
Reste que les Français se sont en partie réveillés grâce aux décennies de travail d'un Zemmour (et d'autres, bien entendu) mais en partie seulement. A 20h ce soir, c'est vraisemblablement le visage décati de la femme à chat qui apparaîtra aux côtés de l'éborgneur en chef. Et à l'issue de l'éventuel débat, nous verrons sans doute la même Marine se consoler d'une pelle en se trémoussant sur du Jean-Jacques Goldman un verre de punch planteur dans une main et une menthol 100s dans l'autre. L'étrange couple présidentiel, lui, se prélassera dans le stupre et le luxe d'un mobilier élyséen entretenu et payé par nos impôts. Et comme dirait Jean-Claude Brialy, tous leurs amis du show-biz seront là et à nos frais pour fêter prématurément la reconduite d'Emmnuel. Dans 15 jours, c'est en véritable empereur romain que le dieu grec autoproclamé pourra fanfaronner.
Mais de tout cela, nous devons retenir l'essentiel : Zemmour a irrémédiablement bougé les lignes. Nous ne reviendrons pas en arrière. Le GR est désormais sur la table. A part Marine qui, espérons-le, mettra un terme définitif à sa carrière de piètre politicienne, plus personne ne pourra feindre de ne pas voir l'éléphant au milieu du couloir. Lors de cette campagne, même la gauche soumise a admis cette évidence, en s'en félicitant certes, mais admis quand même. C'est dire qu'il n'y a chez les gens un minimum sensés plus de débat, si ce n'est entre ceux qui veulent le poursuivre et mettre en minorité les Français originels sur leurs propres terres et ceux qui le refusent. Tout le reste n'est que cuisine électoral, débats stériles et donc perte de temps, un temps... qui nous est compté.
Zemmour a donc d'ores et déjà remporté cette élection et la bataille des idées. Rendez-vous dans 5 ans, cette fois-ci pour la victoire.
* Le RN est criblé de dettes. Son déficit serait de 20 millions d'€ et ce malgré des millions d'€ d'aides publiques.
Tags : Eric Zemmour
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