Non la suite ici :
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Alors pourquoi ces chiffres déraisonnables qui circulent sur des
réserves que l’on ne connaît pas et des emplois virtuels, dont ceux qui
lancent des chiffres savent qu’ils sont sans fondement. Pourquoi, au
niveau européen, cette pression démente des lobbys pour interdire au Parlement européen de légiférer et mettre en place une législation qui impose l’étude d’impact par ailleurs déjà imposée par le droit communautaire ?
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D’abord, parce que l’âge d’or du gaz de schiste aux Etats-Unis touche
à sa fin ; outre le changement de législation, le caractère dramatique
des dommages causés aux milieux et aux hommes apparaît. Les efforts pour
cacher
la nature des produits utilisés, les conséquences dans l’air et dans
l’eau sont en échec. Et surtout le risque de faillite menace les entreprises
exploitantes, qui vendent à un prix trop bas leur huile en raison de
l’ouverture massive de puits, grâce au droit américain rendant le
propriétaire du sol propriétaire du sous-sol.
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Dès lors, le marché européen, à la condition qu’il soit sans règles,
peut être intéressant au moins le temps que les citoyens européens se
rendent compte des dommages en grandeur réelle, d’où la très forte
pression des sociétés américaines.
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Ensuite, parce que la valeur est celle de la matière première. Dès
lors, tout en sachant que l’exploitation n’est pas pour demain, le but
est de préempter notre sous-sol pour valoriser
dans les bilans les réserves. En effet, comme le titulaire du permis
d’exploration est le futur titulaire du permis d’exploitation, sans
qu’il soit possible de lancer un nouvel appel à concurrence, l’objectif est d’obtenir le plus vite possible les permis d’exploration. En réalité, c’est une expropriation larvée de notre bien collectif.
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En admettant qu’une autre technologie que la fracturation hydraulique
soit possible, que cette technologie fasse l’économie de l’eau et ne
pollue pas, l’intérêt de la France est évidemment d’attendre, dans la mesure où, si nous avons du gaz, il sera encore là plus tard, et avec une valeur croissante.
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Soit une technologie propre est trouvée, et dans ce cas il ne faut surtout pas accorder
des droits qui n’auront que plus de valeur ultérieurement. Soit elle ne
l’est pas, et dans ce cas il est irrationnel et déraisonnable de sacrifier nos milieux et notre richesse agricole et paysagère, de mettre
en péril la santé des personnes vivant au voisinage des puits, de créer
une irréversibilité pour une exploitation temporaire d’huile de schiste
dont les inconvénients et les coûts économiques l’emporteront sur les
avantages.
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Dès lors, arrêtez la désinformation et reconnaissez quelles sont vos motivations réelles qui n’ont rien à voir avec le bien-être
et l’intérêt économique des Français. Et, si le gaz de schiste présente
un enjeu stratégique pour la France, alors, la recherche et le
recensement public des réserves ne peuvent se faire que par l’Etat.