D’ailleurs, les apprentis sorciers (dans la vraie vie, pas dans le roman) ont déjà rajouté le clonage dans leur panoplie "eugéniste"...
Pour nous faire bouffer de la viande génétiquement modifiée et issue d’animaux clonés (comme quoi, manger local, végétarien et bio, ça risque de devenir une orientation incontournable...) :
Le voyage, aussi réfrigérant que la chambre froide du boucher, démarre dans les ranchs du Texas, où la génisse clonée est devenue la vache à lait d’une production agricole intensive. Un labo d’Austin expédie par la poste dans le monde entier son kit de prélèvement, qui permet de reproduire les bêtes les plus résistantes et les plus fécondes. Le clonage, un moyen de produire plus de viande pour nourrir la planète, assurent ses partisans. C’est aussi l’argument brandi par la société américaine qui a conçu un saumon « Frankenstein » transgénique, dix fois plus gros qu’un saumon sauvage, et qu’elle espère pouvoir commercialiser bientôt.
Du clonage bovin aux animaux génétiquement modifiés (dont un cochon-méduse de science-fiction, au groin fluo), l’enquête énumère toutes ces bestioles bidouillées au nom de la recherche, du progrès... et de la prospérité des géants de l’agroalimentaire. Leur lobbying semble inépuisable pour étouffer les bémols des chercheurs et des ONG, qui alertent sur les risques que court l’écosystème et sur la méconnaissance des dangers pour notre santé — volet qui aurait gagné à être un peu plus développé. On découvrira avec étonnement qu’au niveau européen un vide juridique rend actuellement possible la commercialisation de viande clonée dans les pays de l’UE. Avec frites, votre clone-burger ? —
Virginie Félix - Télérama