Inutile d'écrire des romans sur la pogne, disait le boulanger drômois.
La poignée de mains est "vieille comme mes robes", et faite pour la montrer vide d'arme, ou échanger des signes de fraternité. Il est des contrées où elle est inconnue, ou mal vue, ce qui en démontre le caractère conventionnel bien éloigné d'une quelconque universalité.
Le savoir-vivre ne la prône pas en public, ni même en réunion où seul l'hôte y a droit... bref, beaucoup se pensent polis et se trompent du tout au tout.
Si refuser une main tendue équivaut à une offense, la tendre l'est parfois plus encore, quand l'interlocuteur ne saurait la prendre...
Imaginerait-on Hitler tendant la main à Anne Franck ou à Jesse Owens, Marine tendant sa main droite à Jamel Debbouze, Jacques Martin à Nicolas Sarkozy, ou chaque étudiant à son prof en entrant dans l'amphi... Si l'on vous proposait une main manifestement sale, poisseuse, léprosée, la serreriez-vous ?
Un regard, un sourire, un hochement de tête, une parole aimable... à quelques exceptions très particulières de situation, la bonne éducation n'en demande pas plus, et l'hygiène ne peut qu'en être satisfaite.